Renault Samsung Motors (RSM) a annoncé qu'il allait réduire la production de son unique usine coréenne à partir du mois prochain. Raisons avancées : la baisse de la demande enregistrée pour ses véhicules.
Réduction du volume d’unité produite par heure
Renault Samsung envisage ainsi de réduire le volume d'unités par heure (UPH) à 45, contre 60 actuellement, et ce, à compter du 7 octobre. Une mesure qui fait suite à la baisse des ventes et du manque de nouveau modèle pour l'exportation, a déclaré par téléphone un porte-parole de l'entreprise.
Impact direct sur l'emploi de Renault Samsung
Avant d’envisager cette réduction de production, le constructeur a proposé au début du mois un programme de retraite volontaire à ses 1 800 employés, le premier depuis 2012. Néanmoins, seuls quelques dizaines de salariés ont montré leur intérêt.
Au final Renault Samsung Motors estime qu'environ 400 personnes devraient être au chômage technique après les mesures de réduction de la production opérées le mois prochain.
"La société rencontrera le syndicat pour discuter des moyens de gérer efficacement la main-d'œuvre, y compris la relocalisation des ouvriers de la chaîne de montage et l’arrêt de l'embauche de contractuels", a déclaré le porte-parole.
Baisse des allocations de production de la Nissan Rogue
Lors d'une réunion avec le syndicat le mois dernier, la société a déclaré qu'il serait difficile de maintenir les effectifs actuels. Il prévoit en effet que le volume de production du SUV Rogue de Nissan devrait fortement chuter l'an prochain par rapport aux 60 000 unités de cette année.
Renault Samsung produisait jusqu’à présent environ 100 000 Rogue dans son usine de Busan, située à 450 km au sud de Séoul, des véhicules destinés à l'exportation dans le cadre d'un contrat de fabrication conclu avec Nissan.
La compétitivité de l'uisne fortement impactée par les grèves
Mais le constructeur automobile japonais a ramené de 100 000 à 60 000 les quotas de l'usine de Busan au début de cette année. Dégât collatéral de la baisse de production causée par les nombreuses grèves organisées par les syndicats.
Les mouvements sociaux qui ont secoué le site ont réduit sa compétitivité, le site ayant été paralysé durant des mois par des arrêts de travail. De quoi rendre frileux les partenaires de l'Alliance, soucieux de se prémunir contre tout problème.
En mars dernier, Nissan a ainsi annoncé à la direction de l'usine coréenne qu'il allait réduire de 40 % ses allocations de production de Rogue. La production annuelle de l'usine devrait ainsi passer sous les 200.000 véhicules en 2019.
Sécuriser les allocations du XM3 : un enjeu vital
De janvier à août, les ventes de RSM ont plongé de 39% à 114 705 unités, contre 157 313 durant la même période 2018. La gamme Renault Samsung comprend la SM3 compact, la berline tout électrique SM3 ZE, le petit SUV QM3 et les berlines SM5, SM6 et SM7.
Pour compenser l'abandon de la production Rogue, Renault Samsung doit impérativement sécuriser ses allocations de production du SUV XM3 destiné à l'exportation vers l'Europe. Mais la société est toujours en pourparlers avec sa société mère, Renault et aucune décision n’a encore été prise.
L'avis de Leblogauto.com
Fortement concurrencé par Hyundai, Kia et GM sur le marché sud-coréen, RSM n’arrivait à résister jusqu'à présent que par le biais de ses exportations et des allocations de production fournies par les autres entités de l'Alliance. Un important bras de fer avec les syndicats a toutefois rompu cet équilibre.
En avril dernier, le PDG de Renault Samsung Motors, Dominique Signora, avait promis lors d’une réunion confidentielle que l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors n’envisageait pas à cette date de quitter le pays ou de fermer son usine locale, laquelle génère 20 % des exportations de la région.
Mais désormais, c’est l’existence même de l'entreprise qui est sur la sellette.
Sources : Yonhap, Les Echos