Rappel des dates clés de l'alliance Renault-Nissan:
Noces franco-japonaises
En 1999, Nissan Motor est en grande difficulté. Tout à son objectif de rattraper Toyota, le numéro deux japonais de l'automobile s'est lourdement endetté et cherche un allié pour survivre.
Un temps courtisé par l'allemand DaimlerChrysler, Nissan convole finalement avec Renault. L'accord est signé à Tokyo le 27 mars 1999 par les patrons Louis Schweitzer et Yoshikazu Hanawa. Renault prend 36,8% de Nissan. L'ensemble se classe 4e en termes de ventes de voitures.
L'empreinte de Ghosn
En juin 1999, le numéro deux de Renault Carlos Ghosn est envoyé chez Nissan avec pour mission son redressement.
Il dévoile à l'automne un plan comportant la fermeture de cinq usines et la suppression de 21.000 emplois.
La coopération entre les deux groupes dans la distribution, les achats et la fabrication commence. L'alliance porte ses fruits dès 2001.
Participations croisées
Sur la voie du redressement, Nissan prend en 2002 une part de 15% dans Renault lequel porte à 44,4% sa participation dans la firme nippone (part aujourd'hui ramenée à 43,4%).
Les deux groupes concrétisent leur projet d'alliance binationale et mettent en place une structure de pilotage commune basée aux Pays-Bas.
Nissan, devenu en 2003 la deuxième capitalisation automobile mondiale, gonfle les résultats annuels de Renault.
Double règne
Auréolé de son succès, Carlos Ghosn succède en 2005 à Louis Schweitzer à la tête de Renault et prend les rênes des deux groupes.
En 2006, Carlos Ghosn est approché par le milliardaire américain Kirk Kerkorian qui lui soumet l'idée d'une alliance à trois avec General Motors (GM), mais les négociations capotent.
Expansion
En 2010, Renault-Nissan conclut un partenariat stratégique avec l'allemand Daimler, fabricant des Mercedes, assorti de participations croisées.
En 2012, elle signe un accord pour prendre le contrôle du premier constructeur russe Avtovaz, fabricant des Lada.
Remous
L'année 2015 est marquée par de fortes turbulences internes: la montée de l'État français dans le capital de Renault met en colère Nissan. Il faut plusieurs mois pour trouver un accord.
En 2016, l'alliance s'élargit à Mitsubishi Motors, constructeur japonais alors en difficultés, dont Nissan prend 34%.
Début 2017, Carlos Ghosn cède la direction exécutive de Nissan à son dauphin Hiroto Saikawa, mais reste à la présidence. Il demeure PDG de Renault et de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.
En 2017, l'ensemble revendique la place de numéro un mondial avec 10,6 millions d'automobiles produites, au coude à coude avec Volkswagen et devant Toyota.
Ghosn chute, l'alliance tangue
19 novembre 2018, coup de tonnerre: Carlos Ghosn est arrêté à Tokyo, soupçonné de malversations financières. Emprisonné, le manager est rapidement lâché par Nissan. L'alliance tangue.
Nommé en janvier 2019 à la présidence de Renault, Jean-Dominique Senard s'efforce de relancer l'alliance, changement de structure de gouvernance à la clé. Mais les tensions s'accumulent au printemps: fuites sur un projet français de fusion Renault-Nissan, puis offre de mariage, finalement retirée, de Fiat Chrysler avec Renault.
Nissan taille dans ses effectifs
En juin 2019, Hiroto Saikawa se déclare ouvert à une évolution de l'alliance de Nissan avec Renault, mais toujours fermement opposé à une fusion.
Le 25 juillet, confronté à une chute de ses bénéfices, au plus bas depuis la crise mondiale de 2008-2009, Nissan annonce la suppression de 12.500 emplois dans le monde dans le cadre d'une profonde restructuration de son activité de production.
Fin de l'ère Saikawa
Rattrapé par un scandale de prime indûment perçue, M. Saikawa démissionne à son tour le 16 septembre. Le 8 octobre, Nissan annonce son successeur, le patron des opérations chinoises, Makoto Uchida.
Le procès de Carlos Ghosn est prévu en avril 2020, selon une source proche du dossier à l'AFP.