Les progrès décevants en termes de convergence technique entre les deux groupes auraient scellé le destin d’Alain Raposo. À ce jour, les deux constructeurs partagent officiellement 85 % des moteurs, mais en privé c’est une véritable guerre de clochers qui s’opère. Chaque constructeur défend sa technologie bec et ongles afin de faire de la sienne la technologie adoptée par l’alliance. Cette guerre des cloches aboutit à des situations cocasses. Ainsi les Renault Clio et précédentes Nissan Micra ne partageaient pas leurs moteurs essence trois cylindres. Autre exemple que celui des transmissions où Renault privilégie la boîte à double embrayage Getrag plus chère tandis que Nissan s’accroche à la CVT telle une moule à un rocher.

C’est de bonne guerre affirmeront certains, mais le Dieselgate a changé la donne et a révélé aux grands jours ce qui se passait dans les bureaux feutrés. L’arrivée fin 2017 de nouveaux standards européens encore plus contraignants mettent la pression sur Renault qui doit mener de front le développement de l’hybride rechargeable, l’introduction des filtres à particules pour les moteurs essence et généralisation des systèmes de dépollution à SCR. Tous ces projets ont fait augmenter les coûts, une mauvaise nouvelle à l’heure ou à l’alliance est à la recherche de 5,5 milliards d’euros d’économies supplémentaires d’ici 2018.

Alain Raposo a pourtant œuvré au rapprochement entre les deux constructeurs. Renault aurait accepté d’utiliser le 3 cylindres Nissan et le Kadjar recevra la boîte CVT l’année prochaine. Mais ce n’était pas assez vite au goût de ses supérieurs qui veulent aller plus vite.

Source : Reuters

Source photo : Renault