Alors que l'épineux dossier d'une éventuelle fusion entre Renault et Nissan est sur la table depuis de nombreux mois, une holding commune pourrait au final voir le jour. C'est en tout cas ce qu'indiquent Reuters et le journla Nikkei, reprenant des informations émanant d'une source proche du dossier.
Renault veut créer une holding commune
Selon l'agence de presse, Renault souhaite proposer à Nissan de créer une compagnie holding commune. Objectif : placer les deux partenaires sur un pied d'égalité. Rappelons qu'à l'heure actuelle, Renault détient 43% de Nissan, mais le constructeur japonais ne possède que 15% de Renault, alors même qu’il surpasse son partenaire en termes de chiffre d’affaires à l’heure actuelle. Une situation que les Japonais acceptent difficilement.
Toujours de même source, on indique que le projet prévoit que chacun des deux groupes puisse nommer un nombre identique d'administrateurs au sein du conseil d'administration de la nouvelle société. Laquelle devrait être présidée par Jean-Dominique Senard, le président de Renault. L'objectif principal serait de parvenir à une intégration plus poussée des deux partenaires au sein de l'alliance.
Vers une baisse de participation de l'Etat français dans Renault
Selon le journal Nikkei, les actions ordinaires des deux constructeurs seraient transférées vers la nouvelle holding sur une base équilibrée. Le cas échéant, la participation de l'Etat français dans Renault ne serait plus que de 7% ou 8% contre 15% à l'heure actuelle.
Selon les medias japonais, et en tout premier lieu le journal Nikkei, la nouvelle entité pourrait avoir un siège social dans un pays autre que la France ou le Japon. Le nom de Singapour est évoqué.
Approche de Renault pour une intégration plus poussée
Cette information voit le jour alors que si l'on en croit toujours la même source, Renault aurait approché Nissan en vue d'une intégration plus poussée des deux constructeurs.
Néanmoins Hiroto Saikawa, le directeur général de Nissan, aurait refusé d'aborder le sujet avec Jean-Dominique Senard. Au final, le projet pourrait faire l'objet de modifications avant d'être soumis à Nissan.
Nissan et Tokyo réticents
Vendredi, le Financial Times a indiqué pour sa part que Nissan et le gouvernement japonais avaient refusé d'engager des discussions en vue d'une fusion avec le constructeur français. Ajoutant que Hiroto Saikawa aurait refusé de recevoir des banquiers de SMBC Nikko mandatés par Renault en vue d'établir un accord.
Nissan se dit concentré sur ses finances
Le patron de Nissan a quant à lui indiqué vendredi à la presse n'avoir rien à dire sur le sujet. Selon lui, le constructeur japonais n'est pas « dans une situation propice pour discuter » d'un rapprochement plus poussé. L'amélioration de la performance financière de Nissan étant selon lui la « principale priorité" de l'entreprise. Le dirigeant faisant ainsi allusion au fait que le constructeur a dû se résoudre mercredi à abaisser sa prévision de bénéfice annuel à un niveau qui n'avait pas été observé depuis près de dix ans.
Nissan s'attend désormais à une chute de 45% de son bénéfice d'exploitation sur l'exercice fiscal mars 2018 – mars 2019 à 318 milliards de yens (2,53 milliards d'euros). Raisons invoquées : des dépenses liées à des extensions de garanties aux Etats-Unis.
L'avis de Leblogauto.com
Le partage des rôles et du pouvoir entre les deux partenaires au sein de l'Alliance est un dossier qui fait de plus en plus débat. Reste à savoir si un équilibrage des participations dans une nouvelle entité commune sera à même d'apaiser les tensions …
Sources : Reuters, Nikkei, Financial Times