Les "performances" financières de Renault - ou plutôt ses contre-performances - scrutées de près par les agences de notation. Fitch Ratings vient ainsi de dégrader la note de crédit long terme du constructeur automobile de BB+ à BB.
Fitch inquiet des paramètres de crédit de Renault
L'abaissement de la note opéré par Fitch reflète la forte détérioration des principaux paramètres de crédit en 2020 et la perspective lointaine d’une reprise solide et durable pour le constructeur.
L'agence de notation prévoit que les principaux ratios de crédit resteront faibles au minimum jusqu'à la fin de l'année 2022 et que le free cash flow restera négatif en 2021.
Les économies et le plan de stratégique devraient peser sur la rentabilité court-terme
En mai dernier, Renault a certes présenté des mesures d'économies, le groupe automobile doit également dévoiler un nouveau plan stratégique au début de l'année prochaine.
Mais Fitch estime que ces mesures pèseront à court terme sur la rentabilité et le cash-flow et que deux ans minimum seront nécessaires avant de pouvoir observer un effet positif net sur le free cash flow.
Perspective négative
L'agence de notation a également accompagné la dégradation de la notation d'une perspective négative. Une position qui reflète le risque d'exécution attaché à la mise en place des mesures d'économies, ainsi que le risque d'un affaiblissement prolongé de l'environnement économique et de son potentiel impact négatif sur les ventes de véhicules neufs, en particulier en Europe.
Notre avis, par leblogauto.com
Mauvais temps pour Renault … en avril dernier, c'était l'agence de notation Standard and Poor's S&P qui dégradait la noté de crédit du constructeur en la plaçant en catégorie spéculative. Moody lui emboitant le pas en mai.
S&P avait alors abaissé la note de crédit de Renault de « BBB- » à « BB+». Le groupe automobile passant alors au premier rang de la catégorie investissement spéculatif. L’agence de notation s'inquiétant de la capacité du groupe à payer ses intérêts, et surtout à rembourser ses dettes à l’échéance des emprunts. Standard & Poor’s redoute tout particulièrement l’impact négatif des conséquences de la pandémie du Covid-19 sur les résultats du constructeur.
« L’apparition de la pandémie de Covid-19 ajoute aux nombreux défis que Renault affronte actuellement, y compris les efforts imposés par l’Union européenne pour réduire les émissions de CO2 », soulignait par ailleurs S&P.
L’agence de notation considère que malgré le soutien que Renault devrait recevoir de l’Etat français, le bénéfice, les liquidités et la position financière du groupe devraient « s’affaiblir matériellement » en 2020, et ce, alors même que l’année 2019 fut déjà tumultueuse pour le constructeur.
Depuis le début de l'année, l'action Renault a reculé de près de 46%, le CAC40, l'indice boursier phare de la Bourse de Paris reculant parallèlement de 17%.
Sources : AOF, AFP