En janvier dernier, nous vous avions parlé de ce recours collectif monté par Christophe Lèguevaques, avocat à l'origine de la plateforme Myleo. Le souci vient du moteur 4 cylindres essence turbo 1.2 TCe. Ce moteur produit à 400 000 exemplaires de 2012 à 2018 environ a la réputation de consommer de l'huile. Tellement qu'il faut régulièrement refaire le niveau sous peine de panne.
Et c'est là que le bât blesse. En effet, un niveau d'huile trop bas peut provoquer une casse moteur. Mais "Renault Group n'envisage pas une négociation globale et continuera d'examiner au cas par cas la possibilité d'envisager une indemnisation sur la base d'un diagnostic technique", a déclaré un porte-parole du groupe au losange.
Simple surconsommation ou réel danger ?
Car pour Renault, ce n'est pas un souci global, sinon il y aurait eu un rappel officiel. Fermez le ban ! Pour autant, Myleo semble, vu de l'extérieur, peiner à rassembler les plaignants. L'action est portée au nom de 1100 personnes. "Il s'agit juste d'un référé probatoire" déclare à Reuters Me Christophe Lèguevaques.
Cela doit permettre, s'il est accepté, de mettre en place des mesures conservatoires des preuves pour le futur. Pour le moment, il ne s'agit pas encore de parler d'indemnisation car Renault nie le risque tandis que les plaignants estiment que Renault connaissait le risque de casse de ce moteur et aurait dû procéder à un rappel. Renault a tout juste reconnu la surconsommation d'huile.
Difficile de faire autrement quand même UFC Que Choisir, l'association de défense des consommateurs, pointe du doigt cette surconsommation d'huile. En France, ce sont 133 000 véhicules (Renault, Nissan, Dacia, Mercedes) qui auraient ce moteur et donc potentiellement un risque de casse.
Notre avis, par leblogauto.com
La casse du moteur peut s'avérer dangereuse si elle a lieu sur autoroute par exemple avec une perte soudaine de puissance. Mais, il n'y a pas que la casse. En effet, la réputation du moteur est déplorable et en occasion, la cote s'effondre, occasionnant une perte financière pour les propriétaires.
Cependant, la France n'est pas les Etats-Unis. Si là-bas, cela se serait sans doute déjà soldé par une forte indemnisation de milliers de plaignants, ici, on a pour le moment 1% des acheteurs de ce moteur qui se sont joint à l'action collective (moyennant honoraires). Et qui pour le moment n'ont pas fait bouger Renault.
Les clients qui ont eu un souci avec ce moteur et qui se sont tournés vers Renault, ont très souvent (à 93%) bénéficié d'une prise en charge selon Renault. Totale ou partielle, ce n'est pas précisé.