Suite à un tel écroulement (déjà évoqué par Bernard Fournol) on peut s'interroger sur la stratégie de Renault à cours et moyen terme.
Renault se déploie à travers le monde et souhaite préserver ses marges donc sacrifie du volume sur son marché domestique. Soit. Mais si c'est pour compenser par des Dacia (Turquie, Iran, Russie...), les bénéfices risquent de ne pas suivre.
Par ailleurs la gamme Renault n'est pas étrangère non plus à des remises, les choix stratégiques semblent donc être caduques. On mesure alors les conséquences du fiasco du remplacement de la Twingo et le rythme un peu trop étendu des nouveautés: Renault ne peut compenser un retard par un coup de boost sur un autre projet.
On pourrait se dire que 2007 sera une grande année mais avec une Twingo 2 qui, vu le concept au Mondial, va immanquablement monter en gamme (donc des tarifs à la hausse) et une Laguna au style Fluence/Nepta déjà contesté, la partie n'est pas jouée.
Renault s'inflige le supplice de Tantale depuis toujours en recommençant inlassablement ce qu'il tente (haut de gamme et sportive) sans retirer tous les bénéfices de véritables succès (Formule 1), bilan: cela risque d'épuiser les troupes.
Renault est probablement au creux de la vague d'un cycle interne, mais la renaissance devra être flamboyante pour avoir justifié cela.
Certes, une fois les chiffres annuels de progression atteint (2,5%), la pression est moindre pour faire du volume donc favorise les marges, mais cela fait également des clients perdus qui peuvent très bien se satisfaire et pour de longues années de l'alternative qu'ils auront choisi. D'autant que les nouveaux entrants, coréens en tête, vont être très aggresifs, les discours pendant le Mondial et les produits annoncés sont là pour le prouver.
En clair pendant que VW, Alfa... montent en gamme ou du moins ne cessent d'évoluer, la stagnation de Renault (il n'y a qu'à comparer les offres de motorisations) place la marque dorénavant en concurence directe avec les marginaux d'hier. Nissan a encore pour lui sa marque Infiniti...
Nota:
> chute de 33% des ventes de Renault en novembre 2006 par rapport à novembre 2005 qui était déjà en baisse de 13,4% par rapport à novembre 2004.
> chute du marché français nov.2006 : 8%
> Citroën en hausse de 8,7%
Source: Le Figaro