Renault vient ainsi d'annoncer vendredi la suspension de la production de son usine de Busan - situé en Corée du Sud - durant quatre jours ouvrables. Des mesures prises en prévision de difficultés d'approvisionnement de composants venus de Chine. L'Empire du Milieu tentant de circonscrire l'épidémie de coronavirus en mettant en place de vastes programmes de mises en quarantaine.
Renault gèle les activités de son usine sud-coréenne pour cause de coronavirus
Le groupe automobile français a ainsi indiqué via un porte-parole que l'usine Renault Samsung Motors de Busan serait fermée à partir du 11 février "pour anticiper des problèmes d'approvisionnement".
A l'heure actuelle, la reprise des activités est prévue pour le lundi 17 février, après le week-end.
Le constructeur a par ailleurs indiqué avoir mis en place un dispositif « d'anticipation, de suivi et de contrôle des risques d'approvisionnement pour ses usines dans le monde". Des mesures qui n'auront pas attendues l'émergence d'un tel virus pour être mises en place, espérons-le.
Busan : principale unité de production de Renault en Asie
Le site qui emploie 2 000 personnes est l'unique implantation industrielle du groupe en Corée du Sud. Sa production annuelle est de 216.000 véhicules. L'usine de Busan est la principale unité de production du groupe Renault en Asie. Ses véhicules sont prioritairement absorbés par le marché local.
Renault Samsung produit la compacte SM3, la berline de taille moyenne SM5, la berline de gamme moyenne supérieure SM6, la berline de grande taille SM7, la voiture électrique SM3 ZE et le SUV QM6. La société fabrique également le SUV Rogue de Nissan. Le SUV compact QM3 est quant à lui fabriqué en Espagne et expédié en Corée du Sud.
Le constructeur envisage de produire le SUV compact XM3 à Busan pour le vendre sur le marché local au premier semestre 2020, mais s'inquiétait au printemps 2019 que la production ne puisse démarrer comme prévu à cause de grèves incessantes du fait d'un désaccord prolongé avec les syndicats sur les salaires et les heures de travail.
Hyundai suspend sa production en Corée du Sud
Si Renault ne dispose que d'un seul site en Corée du sud, tel n'est bien évidemment pas le cas du constructeur sud-coréen Hyundai, beaucoup plus largement impacté par les risques de rupture d'approvisionnement.
Ce dernier a annoncé mardi dernier suspendre toute la production de ses usines en Corée du Sud suite à des pénuries en composants de câblage électronique, principalement produits en Chine. Sa filiale Kia a annoncé lundi suspendre l'activité de trois usines.
Notre avis, par leblogauto.com
L'effet domino de l'épidémie du coronavirus se fait sentir chaque jour un peu plus. La Chine surnommée l'usine du monde est désormais à l'arrêt suite à l'épidémie du coronavirus.
Et quant l'Empire du Milieu tousse, c'est l'industrie du monde entier qui éternue …
A noter parallèlement, qu'en septembre dernier, Renault Samsung Motors (RSM) avait annoncé qu’il allait réduire la production de son unique usine coréenne à partir d'octobre 2019. Raisons avancées : la baisse de la demande enregistrée pour ses véhicules.
Lors d’une réunion avec le syndicat en août, la société a déclaré qu’il serait difficile de maintenir les effectifs actuels. Prévoyant que le volume de production du SUV Rogue de Nissan chute fortement en 2020 par rapport aux 60 000 unités de 2019.
Renault Samsung produisait jusqu’à présent environ 100 000 Rogue dans son usine de Busan, située à 450 km au sud de Séoul, des véhicules destinés à l’exportation dans le cadre d’un contrat de fabrication conclu avec Nissan.
Fortement concurrencé par Hyundai, Kia et GM sur le marché sud-coréen, RSM n’arrivait à résister que par le biais de ses exportations et des allocations de production fournies par les autres entités de l’Alliance. Un important bras de fer avec les syndicats a toutefois rompu cet équilibre.
En avril dernier, le PDG de Renault Samsung Motors, Dominique Signora, avait promis lors d’une réunion confidentielle que l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors n’envisageait pas à cette date de quitter le pays ou de fermer son usine locale, laquelle génère 20 % des exportations de la région.
Mais alors que l’existence même de l’entreprise était déjà sur la sellette depuis quelques mois, le coronavirus pourrait lui porter un coup fatal.