Renault : Conseil d'Administration de crise suite à l'action de l'Etat
par Thibaut Emme

Renault : Conseil d'Administration de crise suite à l'action de l'Etat

Carlos Ghosn a convoqué un conseil d'administration extraordinaire cet après-midi en réaction à la décision de l'Etat de monter - temporairement - au capital du groupe Renault pour faire échouer toute tentative de rejet de la loi "Florange".

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Carlos Ghosn a convoqué un conseil d'administration extraordinaire cet après-midi en réaction à la décision de l'Etat de monter - temporairement - au capital du groupe Renault pour faire échouer toute tentative de rejet de la loi "Florange".

L'intitulé de l'ordre du jour dévoilé par Les Echos ce matin était "évolution de la composition de l’actionnariat et les conséquences sur l’alliance". En clair, le conseil a évoqué la décision de l'Etat de faire respecter la loi Florange et l'attribution de doubles droits de vote. Du coté de l'Etat on se justifie en expliquant "défend[re] les intérêts de l'Etat, c'est-à-dire les intérêts des Français. Certaines entreprises, pour nous ou pour d'autres d'ailleurs, cherchent à supprimer cette capacité de peser dans Renault. L'Etat est présent dans Renault, l'Etat pèsera dans Renault, non pas pour diriger Renault à la place des dirigeants mais pour peser sur le devenir" explique le Ministre de l'Economie Michel Sapin sur la radio France Inter.

Sauf que la convocation de ce conseil de crise montre que du coté des dirigeants de Renault on est bien décidé à faire passer la résolution numéro 12 lors de l'Assemblée Générale. Par cette résolution, la loi Florange des droits de vote doubles sera shuntée et seule prévaudra l'équation actuelle "1 action = 1 voix". Selon Renault, en appliquant la loi Florange, et en montant au capital du losange, l'Etat déséquilibre l'Alliance puisque Nissan qui détient 15% de Renault (comme l'Etat) a accepté par convention de ne pas faire jouer ses droits de vote et verrait son rôle diminuer.

Une manoeuvre risquée mais des milliards d'euros potentiels

Si l'Etat s'entête dans sa manoeuvre, Nissan pourrait bien décider de faire jouer ses droits de vote pour contrer l'avancée de l'Etat et comme le dit le communiqué de Renault, "veiller à la pérennité et à l'équilibre de l'Alliance". Du coté de l'Etat on joue l'apaisement en réaffirmant le soutien plein et entier à Carlos Ghosn. En fait en voulant appliquer la loi Florange chez Renault, l'Etat cherche surtout à faire de l'argent "facile".

En effet, une fois les doubles droits de vote acquis, l'Etat pourra revendre la moitié de ses actions (donc descendre à 7,5% au final) tout en conservant le même nombre de droits de vote chez Renault. 22,180 millions de titres qui, au cours du jour, représentent un peu plus de 2 milliards d'euros.

Le Conseil d’Administration de Renault demande à Carlos Ghosn de veiller à la pérennité et à l’équilibre de l’Alliance

Un Conseil d'Administration de Renault a été convoqué, le jeudi 16 avril 2015, avec pour ordre du jour l’évolution de la composition de l’actionnariat de Renault et ses conséquences sur l’Alliance.

La pérennité et le succès de l’Alliance sont, depuis son origine en 1999, basés sur un équilibre des participations. Depuis 1999, Renault et Nissan sont des équipiers. La solidité du partenariat entre Renault et Nissan explique les succès de l'Alliance qui ont directement bénéficié aux deux partenaires.

Dans ce but, le Conseil d’Administration réaffirme son soutien à la résolution n°12 qui sera présentée à l’Assemblée Générale du 30 avril 2015, motivée par la situation spécifique des droits de vote au sein de l’Alliance.

Le Conseil d’Administration demande également que l’équilibre entre les deux principaux actionnaires de Renault soit maintenu lors de la prochaine assemblée générale ou restauré après celle-ci.

Source : Renault

Illustration : Renault

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Pour résumer

Carlos Ghosn a convoqué un conseil d'administration extraordinaire cet après-midi en réaction à la décision de l'Etat de monter - temporairement - au capital du groupe Renault pour faire échouer toute tentative de rejet de la loi "Florange".

Thibaut Emme
Rédacteur
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