par Elisabeth Studer

Renault : accord pour construction d'une usine au Maroc

Cela aurait pu être l'Algérie ... c'est le Maroc qui a été retenu au final.

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Cela aurait pu être l'Algérie ... c'est le Maroc qui a été retenu au final.

Le constructeur Renault-Nissan va implanter une usine d'assemblage de voitures d'une capacité de 200.000 unités par an à Tanger.

La nouvelle publiée dès vendredi par plusieurs médias français a été annoncée officiellement samedi lors de la visite au Maroc du PDG du groupe français, Carlos Ghosn.

L'Alliance Renault-Nissan va investir jusqu'à un milliard d'euros dans le nord du Maroc pour construire à Tanger l'usine "la plus compétitive au monde" du groupe, a annoncé samedi Carlos Ghosn.

En présence du roi Mohammed VI, il a signé un "protocole d'intention" avec le Premier ministre marocain Driss Jettou pour la construction d'un site industriel, destiné au montage des véhicules, d'une capacité de production de l'ordre de 200.000 véhicules par an à partir de 2010 et de 400.000 véhicules à plus long terme. L'accord définitif devrait intervenir avant la fin de l'année.

L'usine sera construite dans la zone franche de Tanger et emploiera 6.000 personnes. Plus de de 30.000 emplois indirects seraient également créés chez les équipementiers. Avec ces 6.000 emplois directs, l'alliance Renault-Nissan deviendrait l'un des principaux employeurs industriels de la région de Tanger, a indiqué Renault dans un communiqué.

"L'usine construira des véhicules dérivés de la Logan pour Renault, et pour Nissan un modèle qui n'existe pas actuellement dans sa gamme, à savoir des véhicules utilitaires extrêmement compétitifs qui seront exportés partout dans le monde", a précisé M. Ghosn.

Le montant des investissements prévus pour les installations est estimé à 600 millions d'euros, avec une première phase à 350 millions d'euros. A ce montant s'ajoutera un "investissement spécifique" compris entre 200 et 400 millions d'euros, en fonction de la variété des véhicules produits.

"Il s'agit du plus gros investissement réalisé ensemble par Renault et Nissan, car Nissan a déjà investi seul des montants plus importants en Chine", a confié Carlos Ghosn.

"Nous avons visé au départ une usine aux meilleurs standards mondiaux pour pouvoir exporter à partir de cette base dans le monde entier. Nous avons pris comme référence chez Renault la production en Roumanie qui fabrique la Logan et en Turquie qui fabrique la Clio. L'usine au Maroc arrivera à un coût inférieur", a expliqué le dirigeant de Renault-Nissan.

"Quant à Nissan, les véhicules qui sortiront de cette usine seront aussi très compétitifs. Comme ce sont de petits véhicules utilitaires extrêmement économiques - le prix de vente ne dépassera pas une dizaine de milliers de dollars - dont Nissan ne dispose nulle part dans le monde, le Maroc sera une base pour l'export mondial", a-t-il assuré.

L'usine doit être construite sur un terrain de 300 hectares, dans une zone franche, aménagée et équipée, reliée par une voie routière et par une ligne ferroviaire spéciale à un quai du port de Tanger-Med, qui doit devenir le plus grand port de conteneurs du Maroc, a expliqué pour sa part M. Jettou.

"De par l'ampleur de l'investissement envisagé, de par la taille du complexe industriel projeté, et de par le nombre d'emplois susceptibles d'être créés, ce projet constituera incontestablement une des réalisations industrielles les plus importantes du royaume", a souligné le Premier ministre marocain.

M. Ghosn a expliqué que 90% de la production seront dédiés au marché mondial et "pas seulement européen", et 10% "au marché marocain, d'Afrique du nord, du Moyen Orient voire de quelques pays d'Afrique".

Renault est déjà présent au Maroc via sa filiale Somaca, détenue à près de 80%, premier constructeur automobile local et détenteur de 30% du marché marocain. La Somaca assemble la Logan depuis 2005 en partie pour l'export, et l'utilitaire "Kangoo".  Le marché marocain, actuellement de près de 100.000 véhicules neufs, atteindra 170.000 véhicules en 2010, a précisé par ailleurs M. Jettou.

Ce choix industriel de Renault constitue un coup dur pour l’Algérie, quelques jours après la mise en faillite officielle de la société "Fatia" qui devait construire la première voiture algérienne. En choisissant le Maroc pour implanter sa première usine d'assemblage de voiture en Afrique, Renault vient semble-t-il de mettre une croix sur l'Algérie, un pays où le constructeur français vend pourtant plus de voitures qu'au Maroc. « Ce n'est pas normal d'investir au Maroc pour vendre ses voitures en Algérie. Notre marché de véhicules est le plus grand du Maghreb, mais les constructeurs français préfèrent le Maroc », regrette un homme d'affaires algérien.

L'Algérie devra donc attendre avant de produire sa propre voiture. Et la venue d'un constructeur étranger n'est toujours pas acquise. Dans un entretien à la revue Partenaires, le chef de la mission économique près de l'ambassade de France à Alger, Marc Bouteiller, a estimé que les conditions ne sont pas encore réunies en Algérie pour l'installation d'un constructeur automobile.  Points faibles de l'Algérie : le pays manque de sous traitants dans la pièce de rechange et le secteur du tourisme est nettement moins développé, contrairement au Maroc.

Sources : AFP via atlasvista, www.toutsurlalgerie.com

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Elisabeth Studer
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