Faire de l’Espagne l'un des pôles majeurs de Renault pour VE et hybrides

L'attribution de ces modèles à des usines espagnoles permettra de faire de ce pays "l'un de nos pôles les plus importants d'électrification et d'hybridation", a déclaré le Directeur Général de Renault, Luca de Meo, lors d'un discours officiel. Ajoutant que l'Espagne était le "deuxième pays le plus important" après la France pour Renault.

Tous ces nouveaux modèles sont des produits " électrifiés, hybrides", a également précisé le dirigeant.

2 modèles de type B-SUV, 3 modèles de type C et D-SUV

Concrètement, deux véhicules de type B-SUV (type Renault Clio) seront confiés à l'usine de Valladolid , qui fabriquera aussi de nouveaux moteurs hybrides. Trois modèles de type C (type Renault Mégane) et D-SUV (Kadjar) seront fabriqués à Palencia, tandis que l'usine de Séville produira deux nouvelles boîtes de vitesse.

Début de production entre 2022 et 2024

La fabrication de ces produits commencera entre 2022 et 2024, a précisé Luca De Meo. Tout en promettant que ce plan industriel apporterait "plus de 12 milliards d'euros de valeur à l'économie espagnole dans les trois-quatre prochaines années".

L’industrie automobile : un secteur clé pour l’Espagne

Selon le gouvernement espagnol, ce plan permettra de créer 1.000 emplois stables, chiffre que n'a toutefois évoqué Luca De Meo dans son discours.

L'Espagne se place sur la 2eme marche du podium derrière l’Allemagne en terme de production automobile dans l'Union européenne. Le secteur automobile génère 10% de son PIB.

La production automobile y a toutefois chuté de près de 20% en 2020, plombée par la crise sanitaire.

A l’heure actuelle, le secteur met les bouchées doubles pour assurer la transition vers la voiture électrique.

Début mars, Volkswagen a annoncé qu'il allait fabriquer des voitures électriques à Barcelone, où le groupe prévoit d'investir cinq milliards d'euros dans ce type de véhicules via la marque espagnole Seat … que Luca De Meo dirigeait encore il y a quelques mois.

Fin mai, Nissan a décidé quant à lui de fermer une usine employant environ 3.000 personnes à Barcelone.

Notre avis, par leblogauto.com

En 2018, le salaire minimum espagnol n’était que de 730 euros par mois. Suite à la pression des syndicats et des forces politiques, et dans un contexte de longue crise politique, les Espagnols ont pu obtenir, début 2019, une augmentation historique du salaire minimum de 23 %. Un chiffre certes remarquable, mais qui montrait également la nécessité de relever un des salaires minimums les plus bas d’Europe.

Dans la foulée, le gouvernement espagnol de centre gauche, formé par une coalition composée du Parti Socialiste et d’Unidas Podemos (gauche radicale), prenait forme début 2020. Poursuivant sur cette lancée, il a fixé une trajectoire d’augmentation du salaire minimum tout au long de la législature. De 900 euros en 2019, il est passé à 950 euros en 2020. Il aurait dû poursuivre sa progression en 2021, mais suite à la crise du coronavirus, le gouvernement a décidé de geler le salaire minimum pour 2021 à 950 euros.

En septembre 2020, une étude d’Adecco montrait que si l’Espagne se situe en assez bonne position en terme de salaire moyen brut en comparaison avec les pays de l’Est de l’Europe, tel n’est pas le cas comparé aux pays les plus développés de l’Union européenne.

La différence de salaire entre l’Espagne et l’Allemagne atteignait 1 174 euros par mois en 2019, soit 14 088 euros par an, ce qui correspond à un écart de 40,9 %. Ainsi, en Espagne, un salarié moyen doit travailler 20 mois de plus par an s’il veut toucher autant qu’un salarié allemand et 17 mois s’il veut gagner autant qu’un Français.

Sources : Renault, AFP , Adecco