Rééquilibrage actionnarial Renault-Nissan pas au menu selon Le Maire
par Elisabeth Studer

Rééquilibrage actionnarial Renault-Nissan pas au menu selon Le Maire

Qui croire, que croire ? La confusion règne autour du devenir de l'Alliance Renault-Nissan ou plus exactement de sa structure industrielle et financière. 

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Qui croire, que croire ? La confusion règne autour du devenir de l'Alliance Renault-Nissan ou plus exactement de sa structure industrielle et financière. 

Divergences de position

Alors que la presse japonaise indique que des représentants de l'Etat français se sont rendus cette semaine à Tokyo en vue de négocier avec les dirigeants japonais d'une éventuelle fusion entre Renault et Nissan, les propos de Bruno Le Maire, ministre français de l'économie semblent quelque peu contradictoires.

Alors que selon Le Figaro, Emmanuel Moulin, directeur de cabinet de Bruno Le Maire figurait parmi les membres de la délégation française ayant fait le déplacement, le scénario de fusion apparaît toutefois comme contradictoire à la position affichée par le ministre et publiée dimanche.

S'exprimant dans le cadre d'un entretien accordé au Journal du Dimanche, Bruno Le Maire a clairement affirmé qu'un rééquilibrage actionnarial, une modification des participations croisées entre Renault et Nissan » n'était « pas sur la table". Ajoutant au contraire que l'Etat était attaché « au bon fonctionnement de cette alliance qui fait sa force."

A l'heure qu'il est, le ministère français de l'Economie n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet, malgré les sollicitations des agences de presse.

Une Alliance indispensable pour faire face au défi technologique actuel

« La préservation de cette alliance est d'autant plus nécessaire que l'industrie automobile est confrontée à un double défi technologique, celui des batteries et du moteur électrique et celui des véhicules autonomes » argumente par ailleurs Bruno Le Maire pour étayer ses propos.

"Les constructeurs qui s’en sortiront seront ceux qui auront les moyens de financer des investissements considérables dans ces deux domaines", a tenu à souligner le ministre.

Toutes les parties attachées au maintien de l'Alliance selon Le Maire

Enfonçant le clou sur les divergences des informations relayées par la presse nippone et la position française, Bruno Le Maire a tenu à préciser que les collaborateurs qui s'étaient déplacés au Japon - sur sa demande - pour certes « sonder » les autorités japonaises et les dirigeants de Nissan au sujet d'une éventuelle fusion, étaient revenus avec la conviction que toutes les parties étaient attachées à l'alliance.

"Ils nous ont confirmé que le Japon, comme la France, sont attachés à la préservation du premier constructeur automobile au monde", a par ailleurs déclaré le ministre de l'Economie et des Finances.

En déplacement en Egypte, Le Maire persiste et signe

Dimanche, lors d'un déplacement en Egypte,  Bruno Le Maire confirmé   que le scénario d'une fusion entre Renault et Nissan n'était "pas sur la table" à l'heure actuelle. Précisant  que le sujet "sur la table aujourd'hui" concernait "la gouvernance de Renault".

"Le plus important à nos yeux c'est d'avoir une gouvernance solide, stable, pérenne pour Renault", a ajouté le ministre, précisant que celle-ci devait "être mise en place par le conseil d'administration dans les prochains jours".

Bruno Le Maire  affirme  par ailleurs avoir toujours été d'accord sur le fait "que l'Etat actionnaire était attaché au bon fonctionnement de l'alliance et à la pérennité de l'alliance". "C'est ce que nous avons toujours indiqué aux autorités japonaises, a-t-il ajouté.

Des droits de vote qui ne passent pas

Une des solutions envisageables pour atténuer des tensions - qui existent bel et bien entre Nissan et Renault - pourrait passer par une baisse du taux de participation de Renault au sein de Nissan. En effet, si le constructeur français passait de 43,4 % à 40 %, les droits de vote accordés au français seraient mis sur la sellette. Un scénario qui permettrait de rééquilibrer l'Alliance et d'apaiser les partenaires …

Pour rappel, Renault détient actuellement 43% du capital de Nissan et possède le droit de vote au conseil d'administration, alors que le constructeur automobile japonais possède 15% de la société française et n'a pas de droit de vote.

Selon le droit commercial japonais, Renault pourrait perdre son droit de vote, si Nissan augmentait sa participation dans le constructeur français de telle manière à détenir au final plus de 25%. La législation française prévoit quant à elle que si Renault ramène sa participation dans Nissan à moins de 40%, cela permettra au constructeur japonais d'obtenir les droits de vote dans la société française.

Pas de fumée sans feu

Reste enfin, qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Bien avant que la crise ne revienne sur le devant de la scène suite à la mise en détention de Carlos Ghosn, le conseil d'administration de Renault et l'Etat actionnaire avaient bel et bien demandé à Carlos Ghosn de travailler sur différents schémas permettant de rendre l'Alliance « irréversible ». La réflexion pouvant même conduire à envisager une fusion.

Quelques jours après l'arrestation du patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, l'agence Bloomberg avait appris de sources proches du dossier que Nissan envisageait de renforcer ses positions au sein de son alliance avec Renault.

Sources : AFP, JDD, Reuters, Les Echos, Bloomberg

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