Volkswagen pourrait prendre à terme une participation majoritaire au capital de Navistar International, constructeur américain de camions. Le cas échéant, cette opération s'inscrirait dans sa stratégie de développement international de son activité de poids lourds via Volkswagen Truck and Bus. VW envisage pour cela une cotation en bourse indépendante de sa division camions, dont les actifs sont estimés à 30 milliards d'euros (37 milliards de dollars).

En 2016, la division Volkswagen Truck & Bus - qui comprend les marques Scania et MAN ainsi qu'une activité brésilienne de véhicules utilitaires - a pris une participation de 16,9% dans Navistar. VW a ainsi déboursé 256 millions de dollars (207 millions d'euros) en vue d'obtenir l'accès au lucratif marché nord-américain des poids lourds.

Il y a quelques jours, la division s'est alliée à une filiale de Toyota, Hino Motors. L'opération s'intégrant dans un plan stratégique plus global mis en œuvre pour concurrencer davantage Daimler et Volvo, les deux principaux acteurs du marché mondial des poids lourds.

En début de semaine, Matthias Gründler, directeur financier de Volkswagen Truck & Bus a déclaré à la presse que le rachat de Navistar "ferait sens à un moment donné". Selon lui, 3 à 4 milliards seraient nécessaires pour boucler une telle opération. Omettant de préciser s'il s'agissait d'euros ou de dollars.

Matthias Gründler a tenu à préciser que la législation américaine imposerait à Volkswagen de lancer officiellement une offre sur Navistar s'il franchissait le seuil des 17% de participation.

Andreas Renschler, le patron de Volkswagen Truck & Bus, a indiqué pour sa part que le partenariat mis en œuvre avait d'ores et déjà permis des synergies "importantes" dans le domaine des achats l'an dernier.

Précisons également que dans le cadre de sa réorganisation annoncée la semaine dernière, Volkswagen a entrepris la modification du statut juridique de son activité de poids lourds en vue d'une éventuelle introduction en Bourse. En début de semaine, Andreas Renschler a déclaré pour sa part qu'une IPO était certes une des options envisagées, mais pas l'unique scénario. Évoquant la possibilité d'une émission obligataire.