Quand l'Etat ne rembourse pas les 13000 euros du leasing social
Le leasing social a été un carton. 50 000 dossiers en quelques semaines pour des véhicules électriques à moins de 100 € par mois. Mais, l'Etat doit mettre à la poche et il semble qu'il ne rembourse ni le bonus écologique ni les 13 000 € par véhicule à des concessionnaires pris à la gorge.
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Le principe du leasing social est d'obtenir pour les cinq premiers déciles de l'impôt sur les revenus, une location longue durée (LLD) d'un véhicule électrique pour moins de 100 € par mois. Pour arriver à avoir même des véhicules à 40 € (!) mensuels, il a fallu faire un montage dans lequel l'Etat Français s'engage à verser 13 000 € par véhicule en plus du bonus écologique. Une somme qui peut atteindre 20 000 € pour les ménages les plus modestes.
Sauf que pour accélérer les dossiers, et comme c'est déjà le cas pour les bonus CO2 depuis des années, ce sont les concessionnaires ou agents qui avancent l'argent et se font rembourser par l'état. Sauf que ce dernier traîne (volontairement ?) des pieds selon Auto Infos, magazine de la distribution auto. Les concessionnaires qui étaient chiffons au début, sont carrément énervés, car certains sont pris à la gorge financièrement par cette avance de trésorerie.
Une plateforme indisponible depuis le 14 février
Selon le média, ce sont encore 100 millions d'euros qui seraient encore à rembourser aux acteurs de la distribution automobile. De quoi faire grincer des dents pour le moins. Pourquoi est-ce que ce sont les concessionnaires et non le constructeur qui avance l'argent du leasing social ? Car en fait, comme le rappelle Auto Infos, les véhicules sont achetés par les concessionnaires aux constructeurs et revendus à l'organisme de leasing pour la location aux clients. Les constructeurs mettent en place des facilités de paiement, mais cela reste tendu.
Certains concessionnaires sont obligés de déclencher des lignes de crédit pour assurer la trésorerie. Qui va régler les intérêts ? Mobilians, organisation patronale de l'automobile, demande expressément à l'Etat d'honorer ses dettes, et rapidement. A défaut, les concessionnaires ne livreront plus les voitures et ce sont les clients qui se retrouveront Grosjean comme devant.
Vu le succès du leasing social 2024, les concessionnaires redoutent celui de 2025. Le principe sera reconduit au début de l'an prochain. Il faut espérer que d'ici là les "soucis" de remboursements des avances seront réglés. Les concessionnaires pourraient y retourner à reculons.
Ce qui pose souci, c'est la plateforme de saisie des contrats (agence de services et de paiements ASP). En effet, elle ne permet plus depuis le 14 février dernier de les saisir. Cette plateforme devrait enfin être de nouveau disponible d'ici la fin du mois de mai. Mais, après chaque saisie, il faut attendre un minimum de 1 mois avant d'avoir le remboursement. Avec les dizaines de milliers de dossiers en souffrance, on peut parier sur un engorgement de la plateforme.
Mobilians suit le dossier et porte les revendications des professionnels mis en difficulté par les errements de 'Etat.
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Pour résumer
Imaginez que les concessionnaires aient avancé des dizaines de millions d'euros pour le leasing social de l'Etat. Imaginez que l'Etat ne rembourse pas les avances et mettent en difficultés les concessionnaires. N'imaginez pas, c'est la réalité, c'est la France.