Les syndicats de Peugeot Motocycle ont annoncé mardi craindre 900 suppressions d'emplois sur 1.100 en raison de la délocalisation de 80% de la production de scooters en Chine.
La direction assure de son côté qu'il n'y aura "pas de plan social en 2008". Quant à 2009 .... PSA met donc le turbo sur la délocalisation ?
Selon les sections CGT et CFDT, principaux syndicats sur les deux sites du constructeur à Mandeure (Doubs) et Dannemarie (Haut-Rhin), la joint-venture établie avec le constructeur chinois Qingqi, qui démarrera en janvier prochain, se traduira par le transfert en Chine de 80% des volumes de production d'ici à 2010. Elle concernera tous les modèles de petite cylindrée (50 cm3), y compris le "Ludix" qui devait initialement rester en France, ont déclaré mardi les deux sections syndicales, rapportant les propos tenus par la direction au cours d'un comité central d'entreprise la semaine dernière.
Daniel Rivière, PDG de Peugeot Motocycle, a affirmé qu'il n'y aurait "pas de plan social en 2008" à Mandeure ni Dannemarie, tout en appelant à "une réflexion" d'ici mars prochain sur l'organisation du travail, évoquant une éventuelle "flexibilité des horaires" et d'autres pistes, car "tout est ouvert".
Il a aussi réfuté le terme de "délocalisation", affirmant que la production sur les deux sites français atteindrait en 2008 le même niveau qu'en 2007, soit 130.000 scooters. Certes, certes même niveau de production , mais même niveau d'emploi ? En septembre dernier, Christian Streiff avait précisé que PSA allait supprimer plusieurs milliers d'emplois par an - en Europe de l'Ouest - au cours des trois prochaines années "après les 7 à 8.000 prévus pour 2007".
En octobre 2006, Peugeot Motocycles avait -pourtant, pourrait-on presque dire - annoncé qu'il allait créer une coentreprise en Chine avec la société Qingqi pour fabriquer des scooters, précisant qu'elle n'aurait pas de conséquence sur l'"emploi permanent" en France.
Peugeot Motocycles avait alors précisé vouloir conserver une production en France pour les gammes Ludix, Jet Force, Satelis et Géopolis, qui "assureront le maintien de l'activité" de ses deux usines françaises, à Mandeure (Doubs) et Dannemarie (Haut-Rhin).... Les sites de production français, qui ont actuellement recours au travail intérimaire pour assurer le lancement de nouveaux produits, devraient en revanche revenir à une "activité plus normale à la fin 2007", avait alors annoncé une porte-parole, signifiant des réductions d'effectifs parmis les intérimaires. D'où le terme emploi permanent...
A noter que PSA Peugeot Citroën possède déjà en Chine une coentreprise de construction automobile, Dongfeng Peugeot Citroen Automobiles.
Selon le député UMP du Haut-Rhin Jean-Luc Reitzer, "la direction nous a indiqué que l'entreprise traversait un cap difficile, mais qu'elle s'activait à le franchir en trouvant des solutions", lors d'une réunion lundi avec les élus locaux sur le site de Dannemarie. "Si restructuration il devait y avoir, ce ne serait pas avant courant 2008 voire 2009", a également rapporté l'élu.
Selon les chiffres rapportés par M. Reitzer et les syndicats, Peugeot Motocycles a subi une perte de 75 millions d'euros en 2006, soit le triple de sa masse salariale. La perte s'élèverait à environ 25 millions d'euros en 2007 pour un chiffre d'affaires de 235 millions d'euros, selon M. Signori.
Interrogé sur le volume des pertes subies par l'entreprise, M. Rivière a confirmé les chiffres de 2006 mais contesté ceux de 2007. "Les résultats 2007 ne seront pas bons", s'est-il contenté de dire, sans autre précision.
Tout est question de terminologie et de vocabulaire, semble-t-il chez PSA ...
Sources : AFP, Peugeot Motocycles, www.aujourdhuilachine.com
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