Les syndicats FO et CFE-CGC ont ainsi indiqué que la direction de PSA avait annoncé le basculement complet vers cette organisation mardi, lors de la réunion mensuelle du comité d'établissement. Un moment qualifié d'historique pour ce site qui assemble des véhicules depuis près de 50 ans et qui emploie un peu plus de 5.000 salariés permanents.
Suppression de la ligne dédiée à la Citroën C4 et la DS 4
L'ultime étape a été franchie dimanche, avec l'arrêt de la dernière équipe produisant la Citroën C4 et la DS 4 sur une ligne spécifique, et ce, uniquement durant les week-ends.
Reste que la suppression de cette équipe va entraîner le départ de près de 500 intérimaires dans les prochaines semaines, lorsque chaque contrat arrivera à échéance.
Désormais, l'usine va concentrer sa production sur une ligne unique pour trois véhicules : la Peugeot 2008, la DS 7 et les premières séries de la nouvelle 508.
Le mono-flux : l'organisation du futur selon PSA
La direction de PSA rappelle que le mono-flux a été introduit de façon progressive depuis quatre ans dans le cadre d'un programme d'investissement de 400 millions d'euros. Le groupe a ainsi l’intention de faire de Mulhouse l’une de ses deux usines les plus modernes dans le monde, avec celle de Wuhan, en Chine.
Le système mis en place a pour objectif de réduire les coûts de production en « saturant » l’outil industriel, pour ainsi accroître la performance du centre en utilisant mieux ses capacités, argumentait en 2015 le constructeur. Cette utilisation maximale des installations existantes devant permettre notamment de réduire les coûts d’exploitation tels que les dépenses d’énergie, l’entretien des surfaces.
Le groupe automobile estime que cette nouvelle méthode représente "l'organisation du futur", garante - selon lui - de la compétitivité des usines françaises, grâce à une amélioration de la productivité, une réduction des coûts et une utilisation maximale des capacités de production.
Pour rappel, l'organisation en mono-flux est également en vigueur dans l'usine de Poissy , en Région Parisienne.
Le mono-flux critiqué par les syndicats
Les syndicats critiquent toutefois ce nouveau type d'organisation. Ils pointent du doigt une flexibilité accrue, qui, selon eux, nuit aux conditions de travail, faute d'embauches suffisantes.
A Mulhouse, les week-ends travaillés se multiplient, le mono-flux prenant alors des allures de flux « tendus » pour le personnel parfois - lui aussi - au bord de la saturation – comme l'outil industriel - et constamment "au taquet", si l'on en croit Deborah Schorr, responsable FO de l'usine.
Sources : Syndicats PSA Mulhouse, PSA, AFP
Crédit Illustration : PSA