Les détails d'un accord pas encore finalisés
Les deux groupes peaufinent à l'heure actuelle les derniers détails d'un projet d'accord aboutissant à la naissance d'une structure valorisée à 50 milliards de dollars. Annoncée en octobre dernier, l'opération devrait aboutir à la création du quatrième constructeur automobile mondial.
Une des sources a toutefois indiqué que tous les éléments précis du texte n'étaient pas encore finalisés et que les discussions se poursuivaient.
Un porte-parole de PSA a néanmoins refusé de commenter l'information.
Selon une troisième source, PSA et FCA tablent toujours sur une signature avant Noël, sans doute d'ici la fin de la semaine prochaine. Tous deux semblent confiants de pouvoir atteindre cet objectif, malgré l'action en justice engagée par General Motors contre FCA et ses éventuels impacts financiers sur les conditions de la fusion entre les deux entités.
PSA et FCA confiants malgré la plainte de GM
Pour rappel, GM a porté plainte aux Etats-Unis contre Fiat Chrysler pour racket. Il estime que son concurrent a fait usage de manœuvres de corruption dans le cadre de ses négociations menées avec le syndicat UAW en vue d'établir une nouvelle convention collective. L'objectif étant d'obtenir des avantages indus sur les salaires et les conditions de travail, au détriment de GM.
Groupes de travail PSA / FCA
Depuis l'officialisation du projet de rapprochement entre PSA et FCA, neuf groupes de travail se sont réunis régulièrement depuis la fin du mois d’octobre pour se mettre d’accord sur un protocole d’entente contraignant, avec pour objectif d'aboutir à signature avant le 25 décembre.
Les groupes de travail entre les deux sociétés couvrent des domaines tels que la Recherche et le développement de produits (R & D), la production, les achats, les questions juridiques et les ressources humaines. Le but étant d'y dégager des synergies alors que l'industrie automobile doit investir massivement dans l'électrification et la connectivité des voitures.
Les groupes ont plus de 50 membres également divisés en parts égales, si l’on en croit une personne proche des discussions. Ils sont dirigés par Olivier Bourges, responsable du programme et de la stratégie de PSA, et par Doug Ostermann, responsable du développement commercial de FCA.
Veiller à un équilibre France / Italie
PSA et FCA doivent toutefois veiller à préserver un équilibre entre la France et l'Italie sous peine de provoquer de vives réactions des syndicats et des politiques.
PSA et FCA concurrents jusqu’à la fusion
Dans deux communications distinctes envoyées aux salariés par des canaux internes, les deux sociétés ont par ailleurs indiqué récemment que les membres des groupes de travail poursuivaient les objectifs de leurs sociétés respectives. « FCA et PSA resteront concurrents jusqu’à la fin du processus de fusion », ont ainsi indiqué les mémos internes.
Eviter de lourdes amendes
Le respect des obligations antitrust jusqu’à la finalisation et à la mise en œuvre de la fusion, en particulier en Europe, est crucial pour éviter de lourdes amendes.
En avril dernier, les régulateurs européens du domaine de la concurrence ont accusé BMW, Daimler, Volkswagen, Audi et Porsche de s’être alliées pour contrer la mise en place de mesures contraignantes dans le domaine des émissions moins polluantes entre 2006 et 2014.
La Commission européenne a déclaré que la collusion avait eu lieu lors de réunions techniques tenues par le « cercle des cinq ». » En mai, BMW avait provisionné plus d’un milliard d’euros pour une possible amende antitrust.
La participation de Dongfeng incertaine
Le niveau de la participation du chinois Dongfeng dans le capital du futur groupe constitue un autre élément d'incertitude. Si une présence appuyée des Chinois au tour de table pourrait fortement déplaire à Donald Trump, leur participation constitue également un précieux sésame pour maintenir un accès au gigantesque marché automobile chinois
En août dernier, Bloomberg affirmait que Dongfeng examinait différents scénarios pouvant le conduire à modifier sa participation dans PSA, actuellement à hauteur de 12,2 %.
Toujours selon le journal, qui insiste par ailleurs sur les difficultés actuelles du secteur automobile dans son ensemble, une cession totale ou partielle de cette participation serait envisagée.
Sources : Automotive News Europe, Reuters