En mai dernier, La National Highway Traffic Safety Administration, l’agence américaine en charge de la sécurité routière, diligentait une enquête après avoir reçu neuf plaintes d’utilisateurs américains du modèle, qui constataient une perte soudaine de puissance, sans aucun avertissement, entraînant pour certains l’arrêt pur et simple du véhicule. Les plaintes stipulaient que le courant s'était coupé sans avertissement ni message d'erreur concernant un défaut de batterie, six des voitures refusant de redémarrer après une panne générale.

Petite pièce, gros défaut

Les investigations ont déterminé que ce problème était induit par la batterie de 12 volts du véhicule électrique, dont la perte de charge pouvait potentiellement arrêter l'ensemble du système électrique. De son côté, Porsche a développé un correctif permettant de modifier la gestion électronique de la puissance de la voiture, ainsi que du contrôle du moteur. Cette mise à jour corrige un défaut de communication entre les modules de transmission, et permet d’empêcher ce phénomène de perte de puissance de se reproduire.

Si le correctif a pu être appliqué derechef sur les chaînes de montage en cours des Taycan et Taycan Cross Turismo, un rappel va être nécessaire pour les quelque 43 000 modèles Taycan en circulation dans le monde depuis le lancement du modèle en 2020. Pour résoudre le problème, les propriétaires doivent se rendre dans un centre de réparation, afin d’effectuer une mise à jour logicielle qui n’est pas réalisable à distance.

La Taycan, qui a fait ses débuts en 2019, est la première de la gamme de voitures 100% électrique de Porsche. Elle a été particulièrement populaire aux États-Unis, puisque les véhicules électriques Porche se vendent déjà mieux que les emblématiques voitures de sport Porsche 911 et berline Panamera, selon les chiffres les plus récents de la société.

Chasse aux bugs

Cependant, cette « affaire » confirme les défis auxquels les constructeurs sont confrontés dans le passage des moteurs thermiques à des moteurs électriques dotés de systèmes de gestion électronique sophistiqués. Sans remonter évidemment aux ennuis du "multiplexage" des années 90, on se souvient évidemment des déboires logiciels de Volkswagen pour le lancement de l’ID.3. De son côté,  Tesla doit corriger la fonction de pilote automatique sur près de 300 000 véhicules Model 3 et Y après qu'une enquête menée par le régulateur du marché chinois a révélé que les systèmes de régulateur de vitesse des voitures pourraient être activé par accident, provoquant une accélération inattendue des véhicules. Un enjeu technique qui est aussi un enjeu d'image sur la réputation de ces marques.

A suivre...