Prenant acte du "déclin alarmant de la filière automobile française", le gouvernement, sous la houlette de Arnaud Montebourg et de Michel Sapin, vient de lever le voile sur son plan de soutien à la filière. Quelques heures avant la présentation des orientations annoncées, nous avions déjà eu écho de certaines mesures (mesurettes pour les plus pessimistes... Ou réalistes, c'est selon). Voici désormais le plan officiellement et intégralement dévoilé. Premier constat : ce plan se veut avant tout vert...Comme nous l'avions anticipé quelques heures avant sa présentation, ce plan s'articule principalement pour les clients autour des modèles hybrides et électriques. L'achat d'un VE donnera ainsi droit à un bonus porté à 7 000e quand la prime à l'achat d'un véhicule hybride sera doublé pour se chiffrer à 4 000 € mais dans la limite de 10 % du prix de vente de l'auto.

Ainsi pour la Japonaise hybride Yaris, enfin franco-japonaise, la prime sera toujours de 2 000 €. En parallèle, le bonus pour les véhicules thermiques sera augmenté de 100 € à 150 € selon les cas. Et pour faire entrer de l'argent dans les caisses ? L'ensemble du dispositif bonus-malus n'est pas encore précisé... On peut évidemment s'attendre à des augmentations du malus : restera à savoir de combien. Toujours dans cette démarche verte, l'Etat s'engage à ce que 25 % des véhicules achetés soient hybrides ou électriques.

Et d'inciter les différentes collectivités à suivre cette voie. En revanche, pour accompagner le développement des VE, les démarches concrètes quant au déploiement des bornes de recharge demeure plus flou mais est chiffré à 50 millions d'euros sur les dix prochains mois. Est cependant évoqué un appel à projet auprès de douze territoires-pilotes pour le développement d’infrastructures de recharge. L'Etat et Oséo entendent aussi soutenir les PME du secteur à travers 600 millions d'euros de financement aussi bien pour les investissements que pour les besoins de liquidités.

On peut aussi détacher la dénonciation "de l’accord de libre-échange entre l’UE et la Corée du Sud" (pourtant Hyundai et Kia, certes en progression, sont deux acteurs "marginaux" sur notre marché), 350 millions d'euros de crédits d'investissements d'avenir, 450 millions d'euros de financement à destination des sous-traitants, etc, etc. Ceci dit, si plus globalement la situation économique française ou franco-européenne ne repart pas... Le dossier de presse est à disséquer intégralement en cliquant sur ce lien.

Les groupes français n'ont pas manqué de commenter les mesures prises. Du côté de Renault, on "salue la volonté de l’Etat de soutenir la filière automobile française. Le groupe se félicite tout particulièrement du signal fort envoyé en faveur des véhicules propres et notamment des véhicules électriques". Vers une ruée sur Kangoo ZE, Fluence ZE, Twizy et Zoé ?

Quant à la réaction de Peugeot, elle se laisse apprécier via un communiqué de presse rappelant l'offre HYbrid4 actuellement proposée entre 3008, 508 RXH et 508 et prenant déjà acte du bonus à l'achat porté à 4 000 €. Rappelons aussi que parmi les mesures annoncées par PSA Peugeot Citroën, figure par exemple une franche coupe dans le secteur R&D  et donc notamment dans le domaine des hybrides/électriques.

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Source : Ministère du redressement productif.

Crédit illustration : Renault.