par La rédaction

Peugeot en campagne d'autoflagellation publicitaire ?

Ce que l'on appelait jadis "les vieilles voitures" nourrit de plus en plus aujourd'hui la communication des constructeurs, ravis d'inscrire leurs nouveaux produits dans une lignée à succès. Ainsi, Mercedes a consacré un temple d'autosatisfaction à la gloire de ses bombes funèbres. La marque étoilée y exhibe notamment les tanks multimillionnaires en bornes de ses plus zélés dévots. VW a bâti une sorte de Disneyland de l'automobile sur son site historique de Wolfsburg et ne perd pas une occasion d'extraire sa bête à bon Dieu des manuels scolaires. Citroën, enfin réconcilié avec son histoire, s'adonne au culte de la DS jusque dans les sauteries culturelles à la mode. Même Lada n'a pas hésité à présenter une berline 1200 en état concours (!) sur son stand du dernier Mondial de l'automobile où il n'était pas toujours évident de différencier modèles neufs et de collection. Chez Peugeot aussi, on cultive la rétromania, mais là où les autres se jettent bêtement des fleurs, on préfère s'auto-flageller en ridiculisant les succès d'hier à l'occasion d'une campagne de reprises printanières. La concurrence n'en attendait pas tant...

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Oui, les concurrents de Peugeot peuvent reconnaître au Lion la suprême élégance de stigmatiser lui-même ses propres modèles, fussent-ils atteints de cancer oxydant en phase terminale, voire de stupidifier ses propres anciens clients dont j'espère qu'ils ont l'humour de rire de leurs actes manqués. Comme si l'épidémie de plastoc bon marché et autres finitions désinvoltes n'accablaient pas suffisamment les Peugeot de troisième ou quatrième main, voilà que les pros de la com en rajoutent une couche en dégradant au photoshop 104Z, break 305 et autres 309 à pleine page de publicité. Autant de perches tendues aux déçus de tous bords que l'on n'aurait certes pas imaginé venir de chez Toyota !

Pour autant, les camelots du Lion semblent avoir perdu une occasion d'exhiber nombre de fadaises concurrentes au milieu desquelles nos vieilles Pigeot n'auraient pas nécessairement remporté la palme du risible. Prenez la cubique 104. Encore à l'orée des années 80, les citadines possédant bloc moteur en aluminium et arbre à came en tête se comptaient sur les doigts d'une seule main, quant à la version ZS, elle a suscité suffisamment de sympathies pour que des aficionados lui épargnent aujourd'hui les saccages de la rouille et du tuning. La 305, toute indéfendable soit-elle pour le meilleur des avocats du diable, n'en a pas moins été l'un des best-sellers du marché français voici vingt-cinq ans (ne vous cachez pas sous la table, vous qui, par milliers, rouliez avec à l'époque...) En cherchant bien, on lui trouverait même quelques vertus autres qu'antivol, comme ces amortisseurs arrière couchés sous le plancher, une innovation intelligente dont le break eut la primeur, dès 1980, et qu'une simple Twingo ne propose toujours pas, en 2007. Quant à la 309, le pénible souvenir des GL Profil ordinaires ne saurait occulter l'injustice faite à la GTI 16, cette apothéose de la génération GTI dont le principal tort fut de ne pas naître 205 ni Golf. Bref, d'aucuns se seraient inventé une légende pour moins que cela !

Si savoir rire de soi-même est le comble de l'humour, la dernière campagne Peugeot mérite sans doute un prix, néanmoins il paraît peu probable qu'un constructeur qui dégrade autant ses anciens modèles suscite l'envie irrépressible d'en acheter de nouveaux. D'ailleurs, dans l'hypothèse où les lessiviers d'après-demain s'amuseraient à brocarder votre future-ex 207 jetable pour vous vendre une 209 promise aux sarcasmes sitôt la mode passée, il vaudrait mieux vous abstenir...

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Ce que l'on appelait jadis "les vieilles voitures" nourrit de plus en plus aujourd'hui la communication des constructeurs, ravis d'inscrire leurs nouveaux produits dans une lignée à succès. Ainsi, Mercedes a consacré un temple d'autosatisfaction à la gloire de ses bombes funèbres. La marque étoilée y exhibe notamment les tanks multimillionnaires en bornes de ses plus zélés dévots. VW a bâti une sorte de Disneyland de l'automobile sur son site historique de Wolfsburg et ne perd pas une occasion d'extraire sa bête à bon Dieu des manuels scolaires. Citroën, enfin réconcilié avec son histoire, s'adonne au culte de la DS jusque dans les sauteries culturelles à la mode. Même Lada n'a pas hésité à présenter une berline 1200 en état concours (!) sur son stand du dernier Mondial de l'automobile où il n'était pas toujours évident de différencier modèles neufs et de collection. Chez Peugeot aussi, on cultive la rétromania, mais là où les autres se jettent bêtement des fleurs, on préfère s'auto-flageller en ridiculisant les succès d'hier à l'occasion d'une campagne de reprises printanières. La concurrence n'en attendait pas tant...

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