L'Etat élargit les offres de prêts
Le dispositif d'avances remboursables mis en place pendant la crise sanitaire pourra, d'autre part, désormais être cumulé avec un prêt garanti par l'Etat (PGE) ou un prêt bonifié, a aussi annoncé Bercy, qui avait réuni les représentants de l'ensemble des branches industrielles lundi après-midi.
Les prêts pour l'industrie, dont l'enveloppe totale pourra atteindre 700 millions d'euros à terme, seront accordés par la banque publique d'investissements Bpifrance.
Ce nouveau prêt aura "deux ans de différé d'amortissement du capital permettant à l'entreprise de lisser la charge de remboursement de sa dette, et confortant ainsi sa structure financière", selon un communiqué du ministère.
Dépense budgétaire de 50 à 70 millions d'euros
Le fonds de garantie nécessaire à ces nouveaux prêts représente une dépense budgétaire de 50 à 70 millions d'euros. Cet argent proviendra "du redéploiement par sous-consommation de certains dispositifs" d'aides aux entreprises décidées par la banque publique, a-t-on indiqué au ministère de l'Economie.
Pas des aides de l'Etat, le taux du marché s'applique
Contrairement aux prêts garantis par l'Etat dont Bercy a confirmé la prolongation pour six mois jusqu'en juin 2022, les prêts pour l'industrie ne constituent pas une aide d'Etat car ils sont remboursables au taux de marché et ne nécessitent donc pas l'aval de la Commission européenne, a précisé le ministère.
Nouvelles facilités de paiement
Le gouvernement facilitera aussi l'octroi de nouvelles facilités de paiement des cotisations sociales et fiscales pour les entreprises fragilisées par les tensions d'approvisionnement.
Les reports cumulés de ces charges, depuis le début de la crise, ont déjà atteint 50 milliards d'euros, a rappelé Bercy.
Secteur auto : 3/4 des dirigeants signalent des problèmes de trésorerie
Les entreprises les plus affectées par les perturbations des chaînes logistiques mondiales se trouvent notamment dans l'industrie automobile, un secteur où trois dirigeants sur quatre signalent des problèmes de trésorerie le plus souvent liés à une sous-utilisation des capacités de production en raison des pénuries, toujours selon le ministère.
"Le secteur automobile est l'un des plus touchés puisqu'il fait face à la fois au renchérissement des matières premières, avec certains métaux dont les coûts ont pu augmenter de 100%, les plastiques jusqu'à 110% et le caoutchouc parfois jusqu'à 80%, ainsi qu'à la crise des semi-conducteurs qui les impacte doublement", a rappelé un conseiller du ministère.
Elisabeth Studer avec AFP