par Elisabeth Studer

Opel : fermeture d'usines en Allemagne ?

De quoi faire frémir les salariés allemands.

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Dans une interview parue samedi, le directeur général du groupe Opel, Hans Demant vient d'évoquer la possibilité d'une fermeture d'usines en Allemagne.

Objectif : sauver le groupe, mais certes pas sauver l'emploi ...  Vaste sujet ...

"Si l'on réfléchit purement en termes de coûts de fonctionnement, et non en terme d'emplois et de destins concernés, il serait bien sûr sensé" de fermer des sites de production, a ainsi déclaré M. Demant au magazine Wirtschaftswoche. Mais les hommes ne sont pas - encore - des robots, ce qui leur laisse certes "l'avantage" de consommer voire même de s'endetter auprès des banques ...

Selon son DG, le groupe aurait la ferme volonté "d'essayer" d'éviter des fermetures ... sans toutefois pouvoir affirmer si un tel "objectif" pourrait être atteint.

Alors que la presse allemande laisse entendre que des sites allemands de Rüsselsheim, Bochum et Eisenach pourraient être contraints à mettre la clé sur la porte, M. Demant a par néanmoins assuré qu'Opel allait "tout mettre en oeuvre pour empêcher" de telles fermetures.

Rappelons que le magazine Der Spiegel avait évoqué pour sa part la suppression éventuelle de 20 % des quelque 50.000 emplois d'Opel en Europe.


Et si la méthode était d'effrayer la "population" pour tenter d'obtenir des concessions ? Cela ne s'appelerait pas du chantage, mais de la négociation.

Des "compressions de coûts salariaux" et "la suppression de certains postes et certaines organisations" sont en effet envisagées à l'heure actuelle. Certes, dans la crise actuelle, il faudra désormais choisir entre avoir un emploi - quitte à pâtir d'une baisse de rémunération - ou devoir faire face à la fermeture. L'un n'empêchant toutefois pas l'autre au bout du compte. C'est bien le problème ...

Citant le chef du comité d'entreprise d'Opel, Klaus Franz, le quotidien Bild affirmait quant à lui samedi que le personnel d'Opel envisage "une action commune avec les 2.000 concessionnaires pour acquérir 25% d'un groupe européen Opel AG". Le personnel serait prêt à renoncer à une partie de son salaire pour financer le projet.


Rappelons également qu'Opel réclame 3,3 milliards d'euros à l'Etat allemand pour éviter la faillite dans le cadre d'un plan de sauvetage présenté fin février. M. Demant a indiqué à ce sujet "qu'il ne s'agit pas d'injecter de l'argent dans Opel, mais d'accorder des garanties limitées dans le temps".

Les pouvoirs publics allemands demeurent néanmoins prudents. Ils redoutent en effet que leurs efforts financiers ne profitent pas uniquement à "l'intéressé" et que les éventuelles sommes engagées ne servent à renflouer General Motors bien mal en point.

"Avant de décider, nous devons prendre connaissance d'importantes décisions aux Etats-Unis, savoir ce que compte faire la maison-mère d'Opel, General Motors", avait récemment souligné la chancelière Angela Merkel. Cette dernière avait déclaré la semaine dernière que l'Etat avait "la responsabilité politique de s'engager dans le cas d'une éventuelle séparation de General Motors et d'Opel ou d'une indépendance partielle".

Toutefois, Angela Merkel, avait déclaré que l'Allemagne ne soutiendrait que les sociétés ayant de réelles perspectives d'avenir.

"Laisser mourir Opel serait plus qu'une erreur: ce serait un échec inacceptable du gouvernement", a estimé quant à lui le ministre social-démocrate du Travail, Olaf Scholz, dans le journal Bild am Sonntag paru dimanche.

Dans le plan de restructuration présenté mi-février au Trésor américain, General Motors a laissé entendre qu'il prévoyait d'ici deux ans un retour à la rentabilité de ses activités aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. Son objectif – affiché - est en effet que "les activités européennes du groupe produisent des résultats et des cash flow significativement négatifs en 2009 et 2010". Il se fixe ainsi comme but que les activités de GM en Europe produisent "des résultats financiers positifs en 2011-2014."

Mais ceci devrait se traduire par "des réductions importantes de coûts structurels, dont une consolidation importante au niveau de la fabrication et des économies de coûts de main-d'oeuvre". Le message semble clair ... suppression de postes en perspectives.

Les propos se font même plus précis, voire plus pressants : le plan de restructuration pourrait comprendre "plusieurs fermetures possibles ou scissions de sites industriels dans des régions où les coûts de production sont élevés", selon les termes mêmes du constructeur.

Sources : AFP, Reuters

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