La loi sur les énergies renouvelables de 2023 impose aux parkings extérieurs (neufs comme existants) d'installer sur la moitié de leur surface des ombrières photovoltaïques, des infrastructures recouvertes de panneaux solaires. Le but est double : produire de l'énergie et limiter le rayonnement solaire sur les véhicules, de telle manière à réduire les besoins de climatisation dans l’habitacle.
Le dates butoirs sont fixées
Désormais les dates butoirs sont fixées : les gestionnaires ont jusqu'à juillet 2026 pour les plus grands parkings (plus de 10 000 mètres carrés) et juillet 2028 pour ceux de plus petite taille (plus de 1.500 mètres carrés).
En avril dernier, le secteur de la grande distribution, en première ligne avec ses 21.000 magasins et centres commerciaux, et ses 70 millions de mètres carrés de parkings, avait demandé un report de l'échéance de deux ans au minimum. Histoire d’étaler les charges. Ce délai n'a pas été accordé.
Le décret publié au Journal officiel précise toutefois que les espaces verts, les zones de stockage ou les espaces logistiques ne sont pas pris en compte dans le calcul de la superficie du parking.
Les allées de circulation rentrent, elles, dans le calcul, contrairement aux demandes émises par les acteurs de la distribution.
La grande distribution vent debout
Le délégué général de la fédération technique de la distribution (Perifem), Franck Charton , estime que ce décret sur les parkings existants "réitère les erreurs du précédent décret sur les parkings neufs avec une définition extensive des surfaces concernées".
Selon lui, ces décisions vont avoir des conséquences importantes « en figeant notamment le foncier pour des décennies ».
Autre point de désaccord : l’absence de prise en compte des 18 mois d'attente de parution de ce décret, ni de la création d'une filière française des panneaux photovoltaïques. "C'est invraisemblable et cela ne peut rester sans conséquence" a estimé Franck Charton.
La loi prévoit des sanctions allant jusqu'à 40.000 euros par an pour les gestionnaires de parking, jusqu'à la mise en conformité.
Des exemptions prévues
Les parkings sont exemptés s'ils bénéficient de l'ombre d'arbres sur la moitié de leur surface, à raison d'un arbre pour trois emplacements de stationnement. Le décret exempte aussi les parkings "pour lesquels il est démontré que l'installation de ces dispositifs est impossible en raison du caractère excessif du coût total hors taxe des travaux nécessaires".
"Dur dur de ne pas être écoutés à ce point par les pouvoirs publics!", a protesté sur X (ex-Twitter) Dominique Schelcher, patron de la Coopérative U, quatrième distributeur alimentaire français. "Vivement des mesures de simplification massives en France, comme les pratiquent de nombreux autres pays dans le monde actuellement. Il en va de notre compétitivité et de la force de l'économie française", a-t-il ajouté.
Sources : AFP