Sa majesté britannique va-t-elle s'en remettre ? Le constructeur britannique Lotus va produire des véhicules «made in China» dans la nouvelle usine de Geely dans l'Empire du Milieu. Les constructeurs quitteraient-ils le navire britannique - notamment - par peur des conséquences du Brexit ?
Vers une production des Lotus en Chine
Le propriétaire – certes chinois - de Lotus envisage pour la première fois de produire des véhicules de la marque britannique en Chine. Le cas échéant, il tirerait ainsi partie des nouvelles capacités de production d’une nouvelle usine de 9 milliards de yuans (1,01 milliard de livres) à Wuhan. Le projet est en effet évoqué dans des offres d’emploi ainsi que dans des documents gouvernementaux.
En phase avec les stratégies de Lotus et Geely
Ce plan qui n'avait pas encore été annoncé officiellement constitue le premier changement opéré par Geely secouant la marque britannique depuis son rachat d'une participation majoritaire en 2017.
Cette décision cadre avec les ambitions de Geely de construire davantage de voitures haut de gamme et de mettre fin à sa réputation de concepteur s'inspirant un peu trop largement de ses concurrents, n'offrant parallèlement qu'une médiocre qualité.
Pour Lotus, cela pourrait signifier des volumes de production plus importants et de nouveaux modèles, tels que les SUV, en vue de stimuler les ventes.
Bye Bye England !
A l'heure actuelle, les véhicules de Lotus sont construites à Norfolk, au Royaume-Uni. Mais Geely et Lotus ont déclaré dans un communiqué conjoint que bien que Norfolk soit jusqu'à présent le siège de fabrication de Lotus, un élément clé de la stratégie de la société pour relancer la marque consistait à étendre son empreinte de fabrication au niveau mondial.
"Les détails concernant d'autres sites et modèles seront confirmés en temps voulu", a par ailleurs ajouté la société.
Nouvelle usine chinoise de Geely
L’autorité de planification de la province du Hubei a approuvé le mois dernier les plans de Geely concernant son nouveau site d'assemblage. Selon un document publié sur le site Web de l’autorité, l’usine pourra produire 150 000 véhicules par an.
La zone de développement de Wuhan, où l’usine sera basée, a déclaré quant à elle dans un communiqué publié le mois dernier que la production de l’usine comprendrait le «projet Lotus de Geely».
Les documents ne précisent pas toutefois la date à laquelle les premières voitures sortiront des chaînes. L'usine a par ailleurs reçu les approbations nécessaires pour pouvoir produire des véhicules full électriques, des véhicules hybrides ainsi que de véhicules dotés de moteur thermique tels ceux commercialisés par Lotus.
Vers un élargissement de gamme de Lotus
Bien que la part de la nouvelle ligne de production chinoise qui sera consacrée à la marque britannique ne soit pas clairement identifiée, des volumes de production plus importants seraient compatibles avec l’ambition affichée par Geely de développer le marché de Lotus en élargissant sa gamme.
Précisons que Geely n'a vendu que 1 630 Lotus à l'échelle mondiale en 2018.
Deux sources proches du dossier ont par ailleurs déclaré que Lotus pourrait probablement produire des SUV de luxe au lieu de véhicules de sport lors de la phase initiale concernant l’usine de Wuhan. Le cas échéant, il s'agirait d'une rupture majeure avec le passé.
L'avis de leblogauto.com
Cette nouvelle orientation de Geely vers le haut de gamme pourrait lui permettre d'améliorer sa réputation du champion de la contrefaçon automobile … qui plus est de piètre qualité. Cela pourrait également lui fournir des atouts pour gagner des parts de marché.
Une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne a pu également inciter les constructeurs chinois et britanniques à s'orienter vers une production en dehors du royaume de sa majesté.
Reste également à connaître la répartition géographique des acheteurs potentiels de Lotus ... et de calculer les distances à parcourir entre leur lieu de résidence et l'usine de production chinoise. La planète pourrait moyennement apprécier ... sans parler des charges de transport induites - qui pourraient peser sur les marges - et les conséquences sur l'emploi britannique.
Sources : Reuters, Geely, Lotus