Le petit SUV qui veut se faire aussi grand que son frère
S'il fera ses grands débuts publics au Salon de Francfort à la rentrée prochaine, le Seat Arona se dévoile ici dans une présentation à la presse internationale réunie à Barcelone, non loin de son unique lieu de production, l'emblématique Martorell. Esthétiquement, l'Arona ne peut renier la famille Seat. La face avant reprend globalement celle de l'Ateca. Le bouclier avant est une symétrie du triptyque feux avant et calandre.
Tout comme pour son "grand frère", le Seat Arona a une face avant bombée et beaucoup moins verticale que certains concurrents, voire cousins de la galaxie VW. La ceinture de caisse est droite mais s'infléchie vers le haut juste avant la fin de la portière arrière pour dynamiser le profil, là encore comme beaucoup de concurrents. Un plis de carrosserie souligne cette ceinture de caisse. Alors qu'un deuxième plis, dans le bas des portières, cherche lui aussi à dynamiser le dessin.
Tous les gimmicks du crossover dynamique
A l'arrière, l'Arona hésite entre des ailes marquées et une petite lunette arrière pour accentuer la solidité, et des feux arrières étirés pour au contraire affiner le trait tout en asseyant visuellement la voiture. La plaque d'immatriculation est plutôt remontée. Cela dégagea de la place pour un bas de bouclier proéminent avec un faux sabot de protection. On notera la carrosserie bi-ton avec, là aussi, l'idée de dynamiser la silhouette qui reste celle, pataude, d'un SUV. En bi-ton, le toit peut être gris, noir ou orange, sinon, il arbore la même couleur que le reste de la carrosserie (17 teintes possibles soit 68 combinaisons au total).
Des éléments "bruts" trouvent leur place autour des arches de roues, au niveau des bas de caisse, pour renforcer l'image de "baroudeur des trottoirs". Somme toute, ce Seat Arona est visuellement assez classique par rapport à ce qu'il se fait déjà ailleurs. Ni très excitant, ni totalement fade, il semble une proposition honnête, sentiment qu'il faudra confirmer (ou pas) lors d'un prochain essai.
Un intérieur classique
A l'intérieur, l'ensemble est un peu austère. Ce sentiment est renforcé par la présentation sombre des montant de pare-brise. C'est de bonne facture et la finition FR est même égayée par des surpiqûres rouges. Mais, il faut bien avouer sur tout est un peu trop carré, "à l'allemande" si on veut tirer vers les clichés automobiles. L'instrumentation ne cède pas à la mode de la numérisation et garde deux grands compteurs (compte-tours à gauche, vitesse à droite). L'écran est intégré dans la console. A voir s'il ne fera pas de reflets avec l'inclinaison (normale vu l'emplacement).
Point positif, la climatisation, chauffage, etc. reste accessible via des boutons. Pas besoin de chercher dans les menus via l'écran tactile. Le volant a la "forêt" de boutons habituels mais sa jante est d'une bonne épaisseur et se prend bien en main. Le tissu des sièges est un peu rêche mais l'assise à l'air de bien soutenir pour les trajets et le maintien latéral à l'air correct aussi.
Belle panoplie d'équipements
Côté équipements, le Seat Arona fait le plein pour le segment. Régulateur de vitesse adaptatif (*), Start/Stop, boîte DSG, freinages automatiques (dans différents cas), aide au démarrage en côté, démarrage sans clé, caméra de recul HD. On peut rajouter le détecteur d'angle mort, l'aide à la sortie de stationnement en marche arrière, le park assist, mais également un chargeur de téléphone à induction, etc. De quoi mêler les équipements de sécurité et ceux de confort (voire ceux gadgets).
Côté gadgets justement, le Seat Arona propose 2 ambiances (rouge et blanc) via des LED disséminées un peu partout.
Plus haut de 9,9 cm par rapport à la Seat Ibiza, l'Arona offre une assise rehaussée de 5,2 cm. Pas énorme mais de quoi donner le sentiment de mieux "dominer" la route. Plus important, la hauteur sous plafond est augmentée de 3,7 cm à l'avant et 3,3 à l'arrière, les grands gabarits apprécieront. Pour voyager, l'Arona dispose de 400 litres de coffre. C'est 45 litres de plus que l'Ibiza, mais, 30 de moins que l'ancienne Ibiza ST (break). Le tout loge dans 4,138 m soit 7,9 cm de plus que l'Ibiza.
3 essence et 2 diesel
Lors de son lancement en décembre prochain, le Seat Arona disposera de 3 moteurs essence et de 2 diesel. Côté essence, on trouvera le 3 cylindres 1.0 EcoTSI (95ch) associé à une boîte manuelle 5 rapports. Il sera épaulé par la version 115 chevaux du même moteur, avec une boîte manuelle 6 rapports ou la DSG à 7 rapports. Enfin le tout nouveau 4 cylindres de 150 chevaux avec désactivation de cylindres, sera disponible pour la finition FR.
Pour les diesel, on retrouve l'habituel 1.6 TDI de 95 et 115ch. En 95 chevaux, une boîte manuel à 5 rapports est disponible, ainsi que la DSG 7 vitesses. Pour le 115 ch, c'est uniquement une boîte manuelle à 6 rapport. Les versions diesel devraient (malheureusement) réaliser le gros des ventes chez nous. Seat souligne que courant 2018, l'Arona sera le premier SUV compact à être disponible avec une motorisation au gaz naturel compressé. Mais cela ne concernera pas la France, à moins de le faire venir de pays voisins. Dommage.
Pour le moment, aucun prix n'est évoqué pour le nouveau crossover compact, le Seat Arona. Pour reprendre Audiard : "Sans être franchement malhonnête, au premier abord, comme ça il a l'air assez curieux". Très (trop ?) sérieuse, cette nouvelle proposition Seat demande à être essayée "dans la vraie vie". Pour vérifier si l'ancien slogan "auto emoción" a encore un peu de sens.
(*) Il ralentit la voiture si on approche un véhicule plus lent et se remet à la vitesse indiquée quand la voie est libre ou si on double.
Illustration : P. Rakotoniaina/le blog auto