Normes environnementales UE : Macron pour une pause réglementaire
par Elisabeth Studer

Normes environnementales UE : Macron pour une pause réglementaire

Emmanuel Macron a appelé jeudi à "une pause réglementaire européenne" en matière de normes environnementales.
Ses arguments : il estime que l'Union européenne a fait "plus que tous les voisins" et qu'elle a désormais "besoin de stabilité".
Rappelons qu’en novembre dernier, déjà, l’interdiction des véhicules thermiques neufs en 2035 avait semblé être remise en question par les plus hautes instances européennes.
Alors que l’objectif semble irréalisable voire irréaliste pour certains, Thierry Breton, le commissaire européen chargé du Marché intérieur, avait même semé le trouble. Insistant pour qu’une clause de revoyure soit adoptée pour mise en œuvre 2026.

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L’UE en avance sur le point réglementaire selon Macron

"On est devant, en termes règlementaires, les Américains, les Chinois ou toute autre puissance au monde", a estimé Emmmanuel Macron lors de la présentation de sa stratégie pour accélérer la réindustrialisation de la France.

Trop de règles tuent les règles

"Maintenant il faut qu'on exécute. Il ne faut pas qu'on fasse de nouveaux changements de règles, parce qu'on va perdre tous les acteurs", a encore ajouté le chef de l’Etat. Dans le cas de contraire, le "risque" est "d'être les mieux-disant en termes de réglementation et les moins-disant en termes de financement".

Ni suspension, ni moratoire

L'Elysée a tenu à préciser toutefois qu'Emmanuel Macron n'avait demandé ni une suspension, ni un moratoire et encore moins une abrogation "des normes actuelles en cours de discussion".

"Le président ne parle pas de suspension mais d'exécuter les décisions déjà prises avant de faire de nouveaux changements", est-il précisé de même source.

L’Elysée ajoutant que «les décisions déjà prises constituent ce qu'il y a de plus ambitieux au monde à ce jour". Indiquant que le Président souhaitait avant tout que «ces normes soient déjà appliquées de manière homogène en Europe."

Notre avis, par leblogauto.com

En février dernier, avant que le « Green Deal » (accord écologique) de l’Industrie automobile européenne ne soit dévoilé, Luca de Meo – Président de l' Association européenne des Constructeurs Automobiles (ACEA) et DG du Groupe Renault – a exhorté les dirigeants de l'UE à mettre en place une politique industrielle ambitieuse et structurée du secteur automobile. Objectif affiché : être en mesure de rivaliser avec les autres régions du monde.

Préoccupé par la santé de l’industrie automobile de l'UE, l'érosion de sa compétitivité sur la scène internationale, Luca de Meo avait tenu à s’exprimer à ce sujet dans une lettre ouverte aux décideurs politiques.

“Notre industrie a longtemps eu un avantage concurrentiel à travers la chaîne de valeur de moteur à combustion interne ”, avait alors déclaré le Président de l’ACEA. Estimant désormais que tel ne sera plus le cas avec les véhicules électriques, « au moins dans le court terme ».

« Nos concurrents ont beaucoup de cartes dans leurs mains que nous n'avons pas encore, tout particulièrement en amont de » la chaîne d'approvisionnement de véhicules 100 % électriques a-t-il poursuivi, sous-entendu : les batteries et les éléments rentrant dans sa composition.

Luca de Meo pointait alors carrément la politique menée par l’UE. Estimant non seulement qu’elle s’avère être à contre-courant … mais contre productive, voire de nature à freiner les élans , et ce, alors même que les Etats-Unis multiplient au contraire les mesures pour doper leur industrie automobile.

“A travers le plan sur la Réduction de l'Inflation Loi (IRA), nous voyons les États-Unis stimuler leur industrie dans la transition verte, tandis que l'approche l'Europe est de réglementer l'industrie – « souvent de façon non synchronisée », avait-t-il déploré. De Meo avait également ouvertement critiqué - une nouvelle fois - la politique de l’UE concernant l’Euro 7. Faisant référence à la proposition de l’Union européenne au sujet des émissions polluantes. Laquelle impose selon lui des contraintes irréalistes sur l'industrie, et pourrait même ralentir la transition vers la décarbonisation.

“Se conformer à l'Euro 7 entraînerait des augmentations de coûts qui pourraient dissuader les clients d'acheter ces nouvelles voitures”, a averti de Meo.

Il estime même que la mise en œuvre de telles mesures serait au final de nature à prolonger la durée de vie de la flotte automobile actuelle, conduisant au maintien sur les routes et de manière prolongée de voitures plus anciennes, polluant davantage.

 

Sources : AFP, ACEA

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Pour résumer

Emmanuel Macron a appelé jeudi à "une pause réglementaire européenne" en matière de normes environnementales.
Ses arguments : il estime que l'Union européenne a fait "plus que tous les voisins" et qu'elle a désormais "besoin de stabilité".
Rappelons qu’en novembre dernier, déjà, l’interdiction des véhicules thermiques neufs en 2035 avait semblé être remise en question par les plus hautes instances européennes.

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