Nissan voudrait plus de pouvoir au sein de l'Alliance
Une fois passé le choc de ce que certains soupçonnaient déjà tout bas …
Une fois passé le choc de ce que certains soupçonnaient déjà tout bas …
Une fois passé le choc de l'arrestation de Carlos Ghosn, Nissan devrait rapidement chercher à revoir la structure de l'actionnariat de son alliance avec Renault. L'enjeu ? bâtir un partenariat plus équitable entre les deux constructeurs. C'est en tout cas ce qu'affirme une source proche du dossier, faisant ainsi apparaître au grand jour ce que certains soupçonnaient déjà tout bas …
Toujours de même source, on laisse entendre que le dossier inclurait également la remise en cause de la répartition actuelle des droits de vote.
Il est vrai que Renault dispose d'une influence plus vaste sur Nissan que celle détenue par le constructeur japonais sur son partenaire français. Ce point constitue un élément de tension dans leurs relations depuis deux décennies.
Selon le plan évoqué par l'informateur, Nissan projetterait d'agir rapidement pour renforcer sa position au sein de l’Alliance, Ghosn étant désormais écarté. Si ce dernier a dirigé Renault et Nissan pendant des années, il a aussi oeuvré en faveur d'une fusion des deux sociétés.
Mais le rapport de force chez Nissan bascule désormais du côté du directeur général, Hiroto Saikawa, qui s’est révélé être l’un des principaux moteurs de l’enquête sur les malversations dont est accusé Carlos Ghosn.
Saikawa, farouche opposant à une fusion entre les deux sociétés, pourrait chercher à améliorer la position du constructeur japonais au sein des négociations liées au partenariat. Lequel, selon lui, favorise depuis trop longtemps la partie française.
Une personne proche de l'équipe de direction de Renault a déclaré que cette dernière était au courant que l'utilisation abusive des ressources de l'entreprise par Ghosn - utilisant l'avion du groupe à des fins personnelles et confiant à sa sœur un emploi fictif -
irritait depuis fort longtemps Nissan, mais que ce comportement était néanmoins toléré compte-tenu du rôle clé de Carlos Ghosn pour assurer la bonne marche de l'entreprise.
Rappelons que Renault détient 43% du capital de Nissan et dispose d'un droit de vote sur les décisions du conseil d’administration. De son côté, le constructeur japonais possède 15% du capital de la société française sans détenir de droit de vote. Ce déséquilibre existe depuis la formation de l’alliance en 1999, mise en place afin de gagner en envergure face aux concurrents mondiaux. Mitsubishi a intégré l'Alliance en 2016.
Selon le droit des sociétés japonais, les droits de vote de Renault pourraient être annulés si Nissan augmentait sa participation dans le constructeur français à plus de 25%. Selon les règles françaises, si Renault ramenait sa participation dans Nissan à moins de 40%, le constructeur japonais pourrait plus aisément obtenir des droits de vote au sein de la société française.
Depuis quelque temps la structure existante fait l'objet de plus en plus de controverses au Japon en raison des solides performances financières de Nissan. Bien que les ventes et les bénéfices de Nissan dépassent généralement ceux de Renault, la société japonaise dispose en effet de beaucoup moins d’influence au sein de l’Alliance.
L’arrestation de Ghosn a de nouveau fait apparaître les ressentiments accumulés depuis des années alors qu'équipes japonaise et française ont alterné succès et confrontations au fil des ans.
Depuis déjà fort longtemps Nissan affiche un mécontentement face au rôle détenu par son partenaire français, qu'il juge démesuré. Saikawa a fait référence à cette sensation de déséquilibre lors de la conférence de presse qu'il a convoquée lundi soir en vue de réagir à l’arrestation de Ghosn.
Sources : Bloomberg, Automotive News
Une fois passé le choc de ce que certains soupçonnaient déjà tout bas …
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