Nissan : le comité sur la gouvernance recommande de supprimer le poste de président du CA
par Thibaut Emme

Nissan : le comité sur la gouvernance recommande de supprimer le poste de président du CA

Pendant de l'affaire Ghosn au Japon, Nissan a mandaté un comité pour regarder s'il y a eu des dysfonctionnements et proposer des mesures correctives. La "suppression du poste de président du conseil d'administration" est proposée.

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Le comité est clair, la "suppression du poste de président du conseil d'administration" (ancien poste de Carlos Ghosn) vise à empêcher "la concentration des pouvoirs". C'était déjà un reproche formulé par Hiroto Saikawa sur la position de son ancien mentor chez Nissan. Trop de pouvoirs concentrés entre les mains d'une seule personne "transversale" qui plus est à l'Alliance.

Jean-Dominique Senard, ex-patron de Michelin et nouveau Président du Groupe Renault avait d'ailleurs été en ce sens en ne cherchant pas à être désigné à la tête de Nissan comme son prédécesseur Ghosn.

Trop de pouvoirs dans les mains d'un seul homme

"La cause principale de ces malversations est la concentration d'autorité dans les mains de M. Ghosn", a jugé le comité. "Dans les départements administratifs qui auraient pu découvrir ses agissements", le fonctionnement était "opaque": il avait placé "des proches, dont son bras droit Greg Kelly, rendant ainsi difficile la mise au jour" de problèmes, selon la même source.

Par conséquent, "le poste de président du conseil d'administration de Nissan devrait être aboli", souligne le comité qui préconise aussi "la nomination d'une majorité d'administrateurs indépendants".

AFP

Pour aller plus loin, le comité, par la voix de Seiichiro Nishioka son vice-Président, recommande que le patron de Nissan ne soit pas employé de Renault ou Mitsubishi Motors. Le comité exceptionnel propose aussi que 3 comités distincts les uns des autres soient mis en place pour les nominations, rémunérations, et les audits. Tout cela vise à éviter une concentration des pouvoirs et d'éventuels conflits d'intérêts.

Evidemment, ces préconisations permettent également à Nissan de se desserrer de l'emprise de son actionnaire principale, Renault. Un rééquilibrage du rapport de force voulu depuis quelques années au Japon et qui est servi sur un plateau d'argent par l'affaire Ghosn que beaucoup jugent "très opportune".

Une gouvernance à l'occidentale

L'ère de l'hyper-président au sein de l'Alliance semble bien finie. Avec la bénédiction des Français. JD Senard doit être prochainement nommé au Conseil d'Administration de Nissan et s'il n'en sera pas le Président, il devrait tout de même en devenir le Vice-Président. Saikawa qui a "accompli sa mission" avait laissé entendre qu'il passerait la main. Désormais c'est moins certain.

Plus que la position de l'hyper-président, c'est une critique acerbe de la méthode Ghosn qui est faite par le comité. En effet, pointant une course à la réduction des coûts, le comité pointe du doigt la perte de salariés experts et n'hésite pas à mettre sur le dos de ces pertes le scandale du contrôle qualité vécu en 2018.

Un homme omnipotent, que personne n'oser contredire et qui prend toutes les décisions importantes seul sans contrôle, voilà en résumé ce que ne veut plus le comité mis en place par Nissan.

Ses conclusions, ainsi que la refonte de la gouvernance du groupe sera à l'ordre du jour de l'assemblée générale de Nissan en juin prochain.

Avec AFP

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Pour résumer

Pendant de l'affaire Ghosn au Japon, Nissan a mandaté un comité pour regarder s'il y a eu des dysfonctionnements et proposer des mesures correctives. La "suppression du poste de président du conseil d'administration" est proposée.

Thibaut Emme
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