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LANCER LE DIAPORAMA
par Pierre-Laurent Ribault

Nismo Festival 2014

Le blog auto est fidèle du Nismo Festival, l'ayant couvert depuis 2006. Cette année encore nous y étions, pour une édition un peu particulière : Nismo fête en effet ses 30 ans en 2014 et est en pleine mutation, passant du seul marché japonais à une présence globale et à l'orée d'un retour au premier plan du sport auto international avec l'engagement en WEC.

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Pour l'occasion Nismo avait convié le blog auto non seulement à assister comme à son habitude au Festival mais également à une journée média où nous avons pu nous frotter à l'ensemble des modèles pourtant la signature de Nismo et à échanger avec les responsables de la marque pour mieux comprendre ce que Nissan veut faire de son entité sportive. Les enseignements tirés de cette expérience ne tiennent pas en un seul post et feront donc l'objet d'une mini-série. Pour l'heure, voici quelques impressions et quelques images glanées le 30 novembre lors de la manifestation annuelle sur le Fuji Speedway.

Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec le Nismo Festival, rappelons qu'il s'agit d'une manifestation annuelle organisée au Japon, sur le Fuji Speedway près de Tokyo, pour permettre aux fans de la marque de voir de plus près les voitures de course présentes et passées et d'approcher les teams et les pilotes. Durant tout un dimanche, des animations, des parades et des courses se tiennent sur le circuit tandis que le paddock et les garages sont ouverts au public et que les préparateurs sur base Nissan exposent leurs autos. C'est une grande fête destinée à rassembler la "famille" Nissan puisque le constructeur, comme d'ailleurs Toyota et Honda qui organisent de leur côté des événements similaires, reconnaît et encourage cette connexion particulière avec le public. En France, on est Peugeot à mort ou Renault de père en fils, au Japon on est Subaru, Toyota, Honda ou Nissan, et cela passe par le support des voitures de course et des pilotes. Cette année marque la dix-septième édition du festival et a rassemblé près de 35 000 visiteurs.

La journée commence par une longue séance d'essai assez informelle où l'on retrouve de nombreuses voitures en piste : pilotes échangeant leurs montures habituelles, anciens reprenant du service, séance de taxi pour les invités ou certains membres du public... Le va et vient en piste et dans les stands est permanent et passionnant. C'est le moment dans l'année où les anciennes voitures de course, que Nissan garde précieusement et en ordre de marche dans le grand entrepôt/caverne d'Ali Baba de Zama, près de Yokohama, peuvent se dégourdir les pneus en compagnie des engagées dans les championnats de l’année.

Le mélange sauvage ne manque pas de charme, et se croisent sur la piste des autos aussi diverses que la Nissan Micra Cup avec au volant la légende vivante du sport auto japonais Kazuyoshi Hoshino, les GT500 et GT-R GT3 de l'année, la R91 groupe C et une paire de Leaf RC étonnamment rapides avec leur bande sonore de grosse voiture radio-commandée... Les pilotes vedettes de la GT Academy invités cette année à participer aux festivités vivaient un rêve éveillé comme nous l'expliquait Jann Mardenborough, pouvant prendre successivement le volant de voitures mythiques découvertes dans Gran Turismo.

Nous avons fait l'expérience cette année d'une des attractions les plus prisées de cette séance, le Circuit Safari, lorsque des autocars font deux tours de circuit à faible allure alors que les voitures de course passent de tous les côtés. Une perspective unique qui donne aux photographes des angles impossibles à retrouver par ailleurs. On se demande pourquoi cette pratique, désormais habituelle lors des week-ends de course tout au long de l'année au Japon, n'a pas encore essaimé ailleurs tant elle est gagnante pour tout le monde.

Cette plongée dans l'univers du sport automobile façon Nismo n'était pas seulement tournée vers le passé puisqu'au milieu des autos d'hier et d'aujourd'hui pointait le bout du splitter le mulet de développement de la Nissan GT-R GT3 2015 avec laquelle le constructeur compte bien aligner les victoires dans les différents championnats dans lesquels la voiture est présente, ce qu'elle n'a pas été capable de faire jusqu'à présent. La nouvelle voiture se distingue par divers détails de carrosserie dont le bouclier avant qui reprend des éléments de la GT-R Nismo de route, à moins que ce ne soit l'inverse...

Après le spectacle en piste il était également possible de flâner derrière la grande tribune où, en plus de la scène où se succédaient les talks shows, Nismo exposait ses plus illustres produits routiers. Les fans de Gran Turismo auront reconnu la très rare Nismo 400R, le joyau de la génération R33 qui continue d'avoir ses admirateurs fidèles dont le champion de SuperGT 2014 Tsugio Matsuda qui nous confiait avoir récemment réalisé son rêve de gosse en s'en offrant une.

Nismo a appliqué le même type d'approche sur la génération suivante de la GT-R avec la Z-Tune, elle aussi l'évolution ultime de la R34. En tout cas jusqu'à cette année, puisque les ingénieurs ont finalement décidé qu'ils pouvaient faire encore mieux avec la R34 et viennent de présenter la Clubman Racer Spec, qui est une Z-Tune revisitée et améliorée, avec des freins de R35 et le summum des pièces au vaste catalogue Nismo. De la très haute couture sous la griffe très exclusive "Omori Factory".

Sur le toit du bâtiment des stands se trouvait un musée impromptu avec des autos pas vues depuis longtemps, de la Pulsar GTI-R engagée en championnat du monde des rallyes au début des années 1990, une auto un peu tombée dans l'oubli mais qu'il convient de se remémorer au moment où le nom de Pulsar revient sur le marché européen, à des Nissan Primera Groupe A engagées au Japon en Tourisme au moment où Nissan écumait le BTCC avec la même auto aux mains de Laurent Aïello et jusqu'à la GT-R GT500 championne de Super GT en 2008 aux mains de Benoît Tréluyer et Satoshi Motoyama. Et pour ceux qui voudraient savoir l'impression que cela fait d'être au volant d'un pareil bolide, une autre GT-R GT500 était à la disposition de ceux qui voulaient bien s'y asseoir.

Pendant que les March Nismo multipliaient les évolutions synchronisées avec demi-tours au frein à main devant la grande tribune aux mains expertes du Team Orange, un groupe de voitures se rassemblait dans l’allée des stands pour le point d'orgue de la journée, une évocation de la participation de la marque aux 24 heures du Mans.

Le Mans c'est bien évidemment la grande affaire de 2015 pour Nismo qui ne pouvait faire autrement que d'évoquer la chose, même si aucune information n'a été distillée, ni sur la voiture ni sur les équipages, à l'exception d'une petite confidence de Darren Cox au blog auto, le fait qu'un des pilotes de la GT Academy ferait partie de l'effectif. A vrai dire on s'en doutait un peu et la grosse cote est sur Jann Mardenborough et Lucas Ordonez, qui ont tous montré de belles aptitudes pour l'endurance en plus d'une pointe de vitesse non négligeable. Les voitures du Mans sont des habituées du Nismo Festival, en particulier la R390 GT1 qui a sans doute fait plus de kilomètres autour du Fuji Speedway avec des passagers ravis au fil des ans que de l'édition des 24 heures du Mans auxquelles elle a participé.

L'attention des amateurs d'histoire était cependant spécialement attirée cette année par deux autos sorties récemment de la naphtaline, les Nissan R85V et R86V, les deux premières autos engagées par Nismo dans l’épreuve mancelle en 1986. Non roulantes, elles vont entrer dans le programme de restauration à Zama qui remet en état deux voitures par an.

Par contre une auto qui roule toujours c'est la R91CP victorieuse aux 24 heures de Daytona en 1992, une auto préservée "dans son jus" depuis et qui n'a rien perdu de sa séduction typique des glorieuses années du Groupe C : lignes pures et vitesse formidable. Ces autos en imposent toujours autant.

Après la séquence "Le Mans", on retournait à une autre séquence historique, la traditionnelle course des voitures de tourisme des années 70 réunissant les Skyline GT-R KPGC10, Datsun 510 et surtout les Nissan Sunny qui en plus d'être de chouettes petites autos de course à l'ancienne, vrombissantes et colorées, ont été le vivier de toute une génération de pilotes, un peu comme la coupe Gordini en France. Le capital sympathie qu'elle gardent est d'autant plus élevé.

Un petit tour dans l'allée des préparateurs installée dans le paddock permettait de constater une petite révolution : pour la première fois cette année, les GT-R R35 préparées étaient enfin admises dans l'enceinte du Nismo Festival, sept ans après l'apparition du modèle. La raison du veto appliqué durant les années précédentes a toujours été assez mystérieuse, Nissan s'avérant évasif sur la question. La rumeur voulait que l'oukase vienne de Mizuno sensei, le père de la GT-R aujourd'hui à la retraite qui s'est toujours méfié de ceux qui cherchent à améliorer sa création, mais cette rumeur n'a jamais été confirmée...  Bref, cette année les monstres sacrés étaient là en nombre comme la GT-R Kamikaze-R de HKS, l'état de l'art en matière de GT-R bodybuildée.

Comme sur la piste, les anciennes Skyline sont toujours objets de culte, et la plus belle du lot était une Skyline C110 "Kenmeri" quatre portes reconstruite façon GT-R et absolument immaculée. Comme ailleurs, la valeur de ces autos des années 70 grimpe actuellement en flèche.

L'après-midi avançant on arrivait à la dernière course de la journée, le trophée réunissant les voitures de course actuelles : GT-R GT500 et GT300, Fairlady Z du Super Taikyu, et le départ était précédé par un très apprécié bain de foule sur la grille pour les pilotes, les mécanos et les race queens. La signature d'autographe et la photo avec les enfants fait partie intégrante du métier de pilote Nismo.

Après une course pour rire remportée pour l'anecdote par la GT-R GT500 Motul-Autech devant la voiture soeur Calsonic Impul, il était temps de passer au Finale, la cérémonie de clôture très attendue. Le rituel est immuable. Les fans se rassemblent dans la grande tribune alors que les voitures arrivent du fond de la ligne droite les unes derrière les autres pour se ranger en épi face à la foule. Les pilotes et les officiels s'assemblent en rang face au public et commence une série de discours et de remise des prix dans la lumière douce du soleil couchant.

Remise des prix et discours certes, mais dans une ambiance détendue, où les supporters font connaître bruyamment leur approbation, y compris lorsque c'est le président de Nismo Shoichi Miyatani qui parle. Cette année il avait le sourire parce l'exercice était d'autant plus facile que Nismo a rempli sa mission la plus importante et remporté le championnat en Super GT.

Cette victoire permettait à l'équipe de se livrer au cérémonial du changement de numéro sur la voiture. On arrive avec le #23 et les pilotes, Tsugio Matsuda et Ronnie Quintarelli, le décollent pour dévoiler en dessous le #1. Vivas, applaudissements et grosse ambiance sous le crépitement des flashs.

Une fois les bouquets distribués et les discours terminés, c'était la dernière phase, le point d'orgue de la journée, lorsque dans un désordre bien sympathique les pilotes lancent au public casquettes et colifichets Nismo divers dans les tribunes qui répondent avec sifflets, trompettes et applaudissements et le célèbre cri de guerre entendu sur tous les circuits "Go Go Nissan !".  Un happening qui surprend toujours les visiteurs étrangers mais un enthousiame général contagieux auquel ont succombé rapidement les pilotes de la GT Academy, pas les derniers à communier avec la foule.

La mission de Nismo va maintenant être de savoir exporter cette relation spéciale avec les fans lors de la campagne mondiale en WEC et de ne pas décevoir les espoirs des supporters japonais. Ce bain annuel de remotivation va certainement les y aider.

Crédit photos : Pierre-Laurent Ribault/le blog auto et Yuji Shimizu/le blog auto

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Pour résumer

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