Nio soumis à des vents contraires
Nio continue de connaître une forte demande pour ses SUV électriques de luxe après une année 2020 pour le moins impressionnante. Mais la pénurie mondiale de puces et les rivalités intenses sont autant de vents contraires, alors que « le Tesla chinois » se développe en Europe.
Nio promis à un bel avenir en 2014
Fondée en 2014, Nio avait peu d'expérience dans la fabrication de véhicules lorsqu'il est entré en scène. Mais il était promis à un bel avenir. Son nom chinois, Weilai, signifie « ciel bleu à venir ». Nio ne fabrique pas ses propres voitures électriques. Il préfère s'associer à Jianghuai Automobile Group, un constructeur automobile d'État en Chine.
Nio double ses ventes de SUV électriques en 2020
L'année dernière, Nio a plus que doublé ses ventes de SUV électriques de luxe, alors qu’il était jusque-là au bord de la faillite. Mais le constructeur est confronté à des problèmes d'approvisionnement ainsi qu'à la concurrence croissante des géants chinois de la technologie et de l'automobile, en plus de Tesla.
Nio peine à être rentable
Sur bénéfices, rentabilité et d'autres indicateurs fondamentaux, Nio est à la traîne. C'est une entreprise jeune et en pleine croissance, dont les comptes cherchent toujours à s’afficher en vert.
Sur la note EPS qui compare la croissance des bénéfices d'une entreprise par rapport à d'autres, Nio atteint de très peu la moyenne de 50 sur 99.
En ce qui concerne la cote SMR qui mesure la croissance des ventes, les marges bénéficiaires et le rendement des capitaux propres, le groupe n’obtient qu’un « D », sur une échelle comprise entre A+ et E.
Les ventes de Nio affectées par la pénurie mondiale de puces
En mai dernier, les ventes de véhicules électriques de Nio ont en valeur glissante annuelle mais ont chuté de près de 6 % d'un mois à l'autre, affectées par la pénurie mondiale de puces.
Le « nouveau Tesla chinois » voit ses ventes rebondir en juin et a confirmé ses prévisions de 21 000 à 22 000 livraisons de véhicules électriques au cours du deuxième trimestre en cours.
Durant la période, les ventes de véhicules électriques en Chine ont grimpé de 177% à 185 000 voitures en mai par rapport à l'année précédente, selon les données de la China Passenger Car Association (CPCA).
Les ventes de véhicules tout type confondu n'ont, elles, augmenté que de 1,1% pour atteindre 1,66 million de voitures, a déclaré la CPCA.
Pertes plus importantes que prévues
Le 29 avril, Nio a enregistré une perte plus importante que prévu pour le premier trimestre. Le titre a alors perdu 48 cents par action alors que les revenus ont augmenté de 529 % pour atteindre 1,22 milliard de dollars. D'un trimestre à l'autre, Nio a toutefois vu ses marges brutes s'améliorer, tout en réalisant un flux de trésorerie d'exploitation positif.
La marge brute s'est améliorée à 19,5% contre 17,2% au quatrième trimestre et -12,2% un an plus tôt.
Si les pertes se sont aggravées de manière inattendue au premier trimestre, elles devraient toutefois se réduire cette année selon les analystes.
Les revenus devraient plus que doubler pour atteindre 5,19 milliards de dollars en 2021, selon Zacks Investment Research. Mais les analystes tablent toujours des pertes par action en 2022 alors que les revenus bondissent de 82%.
Progression des ventes d’une année sur l’autre mais la pénurie de puces pèse
Au premier trimestre, Nio a vendu 20 060 SUV électriques, en hausse de 423 % d'une année sur l'autre. Mais la comparaison est « facile » et peu représentative alors que les ventes avaient été durement affectées par les impacts économiques de la pandémie au premier trimestre 2020.
Certes les livraisons d’avril 2021 ont augmenté de 125% en valeur glissante annuelle. Mais sur une base séquentielle (mois sur mois), les chiffres de Nio ne sont pas vraiment impressionnants. Le fabricant de VE a livré 7 102 véhicules en avril, en baisse de 2% par rapport à mars.
Début avril, le PDG William Li a averti que Nio pourrait ne pas disposer des stocks de puces nécessaires pour atteindre son objectif de production de 7 500 véhicules électriques au deuxième trimestre.
Notre avis, par leblogauto.com
Alors que l’entreprise confirme ses prévisions de ventes pour le deuxième trimestre en cours, analystes et investisseurs, la Bourse ne suit pas. Problème d’image ? de confiance ? ou problème de rentabilité plus structurel ?
La pénurie de puces peut-elle tout expliquer ?
Sources : Investors