Dérivée de la Challenger SRT Hellcat, ce muscle car démoniaque a fait l’objet de nombreuses modifications pour en faire pour quelque temps le véhicule de série qui accélère le plus vite de 0 à 96 km/h. Pour parvenir à ce résultat, Dodge a mis le paquet ! En termes de puissance d’abord. Des indices nous poussaient à estimer une puissance de 757 ch tandis que des rumeurs évoquaient 815 ch voire 1023 ch. Ce seront au final 840 ch (mesure américaine soit 851 ch mesure européenne), soit 51 de plus que la plus puissante des Ferrari actuellement en vente  (mesure européenne) et 133 ch de plus que la SRT Hellcat. Toutefois ces 840 ch ne sont atteignables qu’avec de l’essence à indice d’octane 100. La Challenger SRT Demon est en effet la première voiture de production construite pour rouler avec de l’essence à indice d’octane 100. Avec une essence à indice moins élevé (91 équivalent au 95 chez nous), la puissance redescend à 808 ch, soit quand même 101 ch de plus que la Hellcat.

Ce surcroît de puissance est le fruit d’un travail en profondeur. Si le moteur conserve sa cylindrée de 6 166 cm3, le compresseur gagne du volume en passant de 2,5 à 2,7 litres. Le V8 reçoit de nouveaux pistons, de nouvelles bielles, un nouveau dispositif de commande des soupapes et de deux pompes à carburant multi-étagées. Le module de gestion moteur a également été adapté pour être compatible avec les deux carburants. Il est activé par un bouton sur le tableau de bord. Une fois le mode Hight Octane enclenché, la gestion moteur détecte et confirme la présence du dit carburant par l’entremise du détecteur de cliquetis.

Outre l’augmentation de puissance, la zone rouge démarre à 6 500 trs/min contre 6 200 sur le SRT Hellcat. D’ailleurs les 840 ch sont atteints à 6 300 trs/min. À titre de comparaison, le V12 d’une Ferrari 812 Superfast crache ses 800 ch à 8 500 trs/min. Le couple progresse également de 881 Nm à 1043 Nm avec une essence à indice d’octane 100. Avec un indice d’octane inférieur, il atteint tout de même la valeur de 972 Nm!

Le moteur est accouplé à une boîte automatique TorqueFlite 8HP90 à 8 rapports mise à jour pour travailler de concert avec le système « Transbrake ». Ce dernier est un système de launch control amélioré qui verrouillage de l’arbre en sortie de boîte bloquant ainsi le régime moteur à 2 350 tr/min. L’arbre de sortie conserve toutefois une réserve de couple qui sera transmise aux roues arrière en seulement 150 millisecondes lorsque le conducteur appuie sur la palette. Le launch control ne repose plus en effet sur la maîtrise du pied sur la pédale de frein, mais sur les mains sur les palettes, la palette gauche en l’occurrence. Le temps de réaction serait amélioré de 30 % selon Dodge.

Comme sur la Hellcat, la Challenger SRT Demon est livrée avec deux clés, une première qui limite la puissance à 500 ch et une seconde qui libère toute la puissance. Les 808/840 ch marquent le bitume grâce à des pneus conçus spécialement pour les courses de dragsters. Développés par Nitto, ceux-ci mesurent 315 mm de large tant à l’avant qu’à l’arrière. Ces pneumatiques ultra-larges devraient mettre fin au principal reproche fait à la version Hellcat. Cette dernière se voit en effet reprocher le manque de largeur de ses pneumatiques (275/40ZR20) pour faire passer sans encombre la puissance au sol.

Toute cette puissance a une utilité en ligne droite puisque le 0 à 96 km/h est abattu en 2,3 secondes tandis que le quart de mile (environ 400 m) est parcouru en 9,65 s. C’est mieux que le trio Ferrari LaFerrari/McLaren P1/Porsche 918 Spyder dont les performances oscillent entre 9,7 et 9,8 secondes. C’est aussi plus d’une seconde de mieux que la Tesla Model S P100D (10,72 secondes). C’est tellement rapide que la National Hot Rod Association (NHRA) l’a déjà bannie de son circuit ! Dodge promet également 1,8 G en pleine accélération.

Pour profiter au mieux de ses plus de 800 ch, la Challenger SRT Demon a maigri de 96 kg et passe sous la barre des deux tonnes. La plus puissante des muscle-cars affiche maintenant « seulement » 1 941 kg sur la balance. Le constructeur a employé les grands moyens en supprimant la banquette arrière, le siège passager avant, les 16 haut-parleurs, une partie du câblage électrique, des insonorisants, le revêtement de coffre et des pneus allégés. Le rapport poids puissance atteint 2,3 kg/ch avec 840 ch et 2,40 kg/ch avec 808 ch. Pour 1 dollar de plus, il est possible de remettre la banquette arrière et le siège passager, mais le poids sera alors grevé de 51 kg supplémentaires et fera baisser le rapport poids/puissance de 2,5 %. Entre potes et performances, le choix risque d’être difficile pour certains.

Esthétiquement, la Challenger SRT Demon reçoit un kit carrosserie plus ou moins discret à base d’élargisseurs d’ailes tout juste capables d’abriter les pneumatiques. Elle reçoit aussi une prise d’air sur le capot surdimensionnée et baptisée sans complexe « Air Grabber ». Pas de stickers ou strippings décoratifs en revanche. Dodge n’est pas n’importe quel préparateur !

La Challenger SRT Demon sera produite en quantité limitée, 3 000 pour les États-Unis et 300 pour le Canada. La Dodge Challenger SRT Demon sera livrée avec sa caisse à outils spécifique. De couleurs rouges et noires et livrée sans supplément elle-ci embarque un cric hydraulique, une visseuse-dévisseuse sans fil, une clef dynamométrique professionnelle, un système de contrôle de la pression des pneumatiques, une couverture et un grand sac de transport. Elle est couverte par une garantie limitée de 3 ans/36 000 miles et une garantie limitée de 5 ans/60 000 miles pour le groupe motopropulseur. Aucun tarif n’a pour le moment été divulgué.

Source : Dodge

Source photo : Dodge