Mort de Jean-Pierre Van Rossem, ex-mécène fantasque d'Onyx
par Nicolas Anderbegani

Mort de Jean-Pierre Van Rossem, ex-mécène fantasque d'Onyx

Entre la fin des années 80 et le début des années 90, la F1, en pleine expansion internationale, attira une foule d'investisseurs dont beaucoup se révélèrent très douteux : Akira Akagi avec Leyton House, Cyril de Rouvre et Ligier, Andrea Sassetti (rappelez-vous l'improbable aventure Andrea Moda !), etc. Jean-Pierre Van Rossem, personnage provocateur hauts en couleurs, en fit partie avec Onyx.

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Entre la fin des années 80 et le début des années 90, la F1, en pleine expansion internationale, attira une foule d'investisseurs dont beaucoup se révélèrent très douteux : Akira Akagi avec Leyton House, Cyril de Rouvre et Ligier, Andrea Sassetti (rappelez-vous l'improbable aventure Andrea Moda !), etc. Jean-Pierre Van Rossem, personnage provocateur hauts en couleurs, en fit partie avec Onyx.

Sorte d'anarcho-capitaliste, à mi-chemin entre le gourou et le flambeur hippie, né en Belgique mais formé à l'économie aux États-Unis, Van Rossem se bâtit dans les années 80 une fortune aussi rapide et spectaculaire que douteuse. Son secret ? En cette fabuleuse époque des eighties, bercée par le fric et par l'essor de l'informatique, Van Rossem avait créé la société Moneytron, qui promettait monts et merveilles à ses clients grâce à un logiciel révolutionnaire qui était censé prédire les variations boursières (!) et permettre ainsi de réaliser de juteux profits. Précurseur de la finance gavée aux algorithmes, le flamand va détonner dans le paddock feutré de la F1.

Fort de nombreux clients crédules, Van Rossem amasse des sommes colossales (on parle de 400 millions de dollars !) qui lui permettent de mener grand train, de s'acheter moult yachts et Ferrari et surtout de devenir mécène puis copropriétaire d'une écurie de F1. Il jette son dévolu sur Onyx, une structure britannique qui avait remporté le championnat de F3000 en 1987 et qui sauta le pas de la F1 pour la saison 1989. Avec Mike Earle aux manettes, le réputé Alan Jenkins à la direction technique et le solide Stefan Johansson en pilote de pointe, l'écurie créa la sensation en 1989 avec une 5e place au Castellet et surtout une 3e place du suédois au GP du Portugal ! Dans le paddock, l'écurie ne passe pas inaperçue avec son motorhome rose, son mécène bling-bling qui ferait passer Briatore pour un moine cistercien, ses mannequins sexy, ses fêtes people...

Van Rossem est ambitieux et promet le moteur Porsche. Las, son escroquerie à grande échelle (l'argent des nouveaux clients servait à payer les investisseurs précédents...) est découverte et mène le fantasque businessman en prison. Onyx, privée d'argent, est reprise par le milliardaire suisse Peter Monteverdi qui fera n'importe quoi. L'écurie aux élégantes monoplaces rose et violet ne survivra pas à la saison 1990. Quant à Van Rossem, après son passage en prison, il se relança en politique en fondant un parti libertarien baptisé modestement ROSSEM, obtenant 3 sièges au Parlement fédéral belge. Van Rossem se "distingua" en 1993 lors de la cérémonie d'intronisation d'Albert II, en criant "Vive la République, Vive Julien Lahaut " (en référence à un militant communiste qui avait lui-même crié Vive la République lors de l’intronisation de Baudouin en 1950 avant d'être assassiné quelques jours plus tard par des extrémistes royalistes).

«C’était du marketing», raconte Bertrand Gachot, qui débuta en F1 grâce à Van Rossem. «Il était en avance sur son temps. Il a très bien compris que les belles voitures, les jolies filles, les bateaux et tout ça, ça attire. Et que les gens en parlent. Les filles étaient dans chaque magazine et on parlait de Moneytron. Bien joué!», explique le pilote belgo-luxembourgeois, aujourd’hui reconverti dans l’energy drink et toujours impliqué en F1. Mike Earle, fondateur d’Onyx, dit de Van Rossem qu’il était «flamboyant et imprévisible, mais sans aucun doute hautement intelligent. Et, au final, un gars sympa si on s’asseyait avec lui loin des projecteurs».

Une nouvelle fois rattrapé par des affaires de fraude fiscale mais rentré dans l'anonymat, Van Rossem, gravement malade, est décédé à 73 ans.

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Entre la fin des années 80 et le début des années 90, la F1, en pleine expansion internationale, attira une foule d'investisseurs dont beaucoup se révélèrent très douteux : Akira Akagi avec Leyton House, Cyril de Rouvre et Ligier, Andrea Sassetti (rappelez-vous l'improbable aventure Andrea Moda !), etc. Jean-Pierre Van Rossem, personnage provocateur hauts en couleurs, en fit partie avec Onyx.

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