Monkeygate : VW, Daimler et BMW se défendent, les premières têtes tombent
Le "monkeygate" va-t-il avoir finalement plus de répercussions en Europe que le Dieselgate n'en n'a eu ?
Le "monkeygate" va-t-il avoir finalement plus de répercussions en Europe que le Dieselgate n'en n'a eu ?
VW, Daimler, BMW, mais aussi l'équipementier Bosch, sont accusés d'avoir financé des recherches scientifiques consistant à soumettre des macaques à la pollution de moteurs diesel (d'une New Beetle truquée NDLA). Une étude comparable a été menée sur des humains, pour voir les effets du NO2 sur l'organisme. Le NO2 est l'un des oxydes nitreux émis par les diesel (les NOx).
Toutes ces études, admises par les trois groupes automobiles allemands, ont été commandées et supervisées par l'EUGT (*), le lobby des constructeurs et équipementiers allemands.
Sauf que, depuis la révélation par différents journaux, les constructeurs cherchent à se dédouaner de ce qui choque l'opinion, outre-Atlantique, et en Europe. Daimler a été le premier à dégainer en présentant ses excuses, en prenant ses distances et en indiquant n'avoir jamais commander de telles études. Daimler ajoute toute fois lancer une enquête interne pour comprendre comment ils en sont arrivés là (cela ne mange pas de pain...). BMW pour sa part nie toute participation à ces études.
Du côté de Volkswagen, on sent la gêne. Les autres constructeurs indiquent, sans le nommer, que VW serait le chef d'orchestre de tout cela. Chez VW on sort l'usine à excuses et on fait sauter le premier fusible.
"Nous sommes convaincus que les méthodes scientifiques employées étaient mauvaises. Il aurait été préférable de se passer d'une telle étude dès le départ."
De plus, VW indique que Dr. Thomas Steg, a été suspendu, à sa demande, par le bureau exécutif du groupe. Steg, était à la tête des "relations publiques et institutionnelles" du groupe. Donc, c'était le monsieur lobby du groupe.
Ainsi, en bon petit soldat, Steg a dès hier admis, à Bild, avoir été au courant des études effectuées sur les singes, mais aurait "tout fait" pour qu'elles ne soient pas menées sur des humains, même volontaires.
En Allemagne, les politiques montent au créneau. Il faut dire que le dieselgate a laissé des traces et que les Länder sont pour certains actionnaires et/ou membre des comités de surveillance. Ainsi, Stephan Weil, Ministre-président de Basse-Saxe et membre du conseil de supervision de VW trouve ces études "absurdes et odieuses".
Surtout, il ajoute : "le lobbying ne peut en aucune manière être une excuse pour de tels tests". Mais, il y a fort à parier que cela ne changera pas grand chose aux nombreuses luttes d'influences qui existent en Europe, à Bruxelles, ou dans le monde.
Evidemment, pour VW, cette tête à couper tombe à point nommer. Histoire de tenter, une nouvelle fois, de se poser en victime de la folie de quelques brebis galeuses. Le scandale de trop ?
(*) Europäische Forschungsvereinigung für Umwelt und Gesundheit im Transportsektor - European Research Association for the Environment and Health in the Transport Sector
Illustration : VW modifiée par LBA
Le "monkeygate" va-t-il avoir finalement plus de répercussions en Europe que le Dieselgate n'en n'a eu ?
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