Une remise à flot inévitable

Le fonds bahreïnien Mumtalakat était déjà le principal actionnaire de McLaren. L'accord fait suite à une période de profonde incertitude financière pour l'entreprise britannique, dont les difficultés se sont accentuées depuis le Covid et qui a enregistré de lourdes pertes. Elle a subi une restructuration majeure en 2020, qui a entraîné la suppression de plus de 1 000 emplois. Elle a ensuite été affectée par les perturbations généralisées des chaînes d’approvisionnement survenues lors de la reprise des économies suite à la pandémie, notamment par la pénurie de puces informatiques.

McLaren avait déjà vendu son siège de Woking et même les « bijoux de famille » avec une partie de sa collection historique de monoplaces. Il y a également eu des problèmes avec sa nouvelle voiture de sport hybride Artura, qui l'ont amené à suspendre la production et à entraîner des retards dans les livraisons.

Au cours des neuf premiers mois de l'année dernière – la période la plus récente pour laquelle des chiffres sont disponibles – la société a enregistré une perte avant impôts de 276 millions de livres sterling.

L’entreprise envisagerait désormais des partenariats techniques avec d’autres entreprises pour l’aider à développer la technologie des véhicules électriques.

"Nous sommes ravis de l'engagement continu de Mumtalakat envers McLaren à travers cet accord", a déclaré Paul Walsh, président exécutif du groupe McLaren, dans un communiqué.

"Cela nous permettra en outre de nous concentrer sur la réalisation de notre plan d'affaires à long terme, y compris l'investissement dans de nouveaux produits et technologies, tout en continuant à explorer d'éventuels partenariats techniques avec des partenaires industriels."

Le groupe détient également une participation majoritaire dans McLaren Racing, qui possède l'écurie McLaren de Formule 1, et participe également à la série américaine IndyCar, ainsi qu'aux séries électriques Formula E et Extreme E.

Un nouvel élan, et de nouvelles ambitions ?

Mumtalakat est un investisseur dans McLaren Group depuis 2007, date à laquelle il a acheté une participation de 30 % aux actionnaires fondateurs Ron Dennis et Mansour Ojjeh. Au fil du temps, elle a porté cette participation à 60 %, tout en injectant des centaines de millions de livres sterling dans l’entreprise. Sa décision d'en prendre le contrôle total, initialement convenue l'année dernière, renforce les finances de McLaren à court terme. Par ailleurs, des sources au sein du groupe affirment que l'élimination de ce qui était perçu comme une structure d'actionnariat trop complexe faciliterait les futurs partenariats.

McLaren est connu pour rechercher de nouveaux rapprochements techniques pour l'aider à élargir sa gamme et notamment travailler sur le développement de véhicules électriques. La société suédoise Polestar, propriété du groupe chinois Geely, fait partie de ceux qui auraient eu des discussions avec McLaren. Selon le Financial Times, des discussions auraient également eu lieu avec Hyundai, BMW et la marque électrique californienne Lucid Motors.

Tout accord pourrait impliquer que Mumtalakat vende une participation minoritaire dans le groupe McLaren à son partenaire choisi.