Maserati : Ferrari, le seul salut ?
par Nicolas Anderbegani

Maserati : Ferrari, le seul salut ?

Au sein du vaste groupe Stellantis, Maserati se cherche et voit ses ventes et sa rentabilité s'effondrer. La solution est-elle de se tourner vers Maranello ?

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Annus horribilis

Ventes en chute libre, usines au ralenti, coupes dans la R&D, concessions qui ferment, plan produit retardé et choix techniques en suspens, modèles vieillissants, absence d’hybridation :  le Trident est en crise. Le 13 juin dernier s’est tenue pour la première fois la conférence des investisseurs qui passe en revue les projets et ambitions du groupe automobile. Toutes les marques ont eu droit à un mot, sauf Maserati.

Stellantis a dévoilé aujourd'hui ses résultats financiers pour le premier semestre 2024. Ceux-ci ont été bien en deçà des attentes comme l'a souligné le PDG numéro un du groupe automobile Carlos Tavares avec une baisse des bénéfices de 48% et des revenus de 14% par rapport à la même période de l'année dernière.  A cette occasion, l'éventuelle vente de Maserati a été à nouveau discutée.

Parmi les différentes marques Stellantis, Maserati semble actuellement être l'une des plus en crise. Bien que le chiffre d'affaires soit resté stable à 2,33 milliards d'euros en 2023, le bénéfice d'exploitation est tombé à 141 millions d'euros, soit une baisse de 29 pour cent. La crise des marques est imputable à la fois à des problèmes de marché et à une stratégie industrielle incomplète. Des modèles tels que la Ghibli, la Levante et la Quattroporte ont été abandonnés sans être remplacés et les ventes de la Grecale ont été insuffisantes.

Même si les voitures de sport comme la MC20 et la GranCabrio continuent d'être performantes, elles ne peuvent compenser le manque de nouveautés dans la gamme. Quant aux modèles électriques Folgore, les ventes seront marginales, dans un contexte de contration du marché VE et surtout du peu d’enthousiasme de la clientèle pour des sportives électriques, la technologie n’étant pas encore aboutie, surtout en termes d’autonomie…

Détacher Maserati de Stellantis pour la rattacher à Ferrari ?

Répondant à une question posée par un journaliste, la directrice financière du Groupe, Natalie Knight, s'est montrée optimiste, déclarant : « Il y aura peut-être une évaluation future pour déterminer quelle est la meilleure entreprise pour Maserati, mais pour l'instant nous nous engageons à créer autant de valeur que possible pour le nom de la marque." N’oublions pas cependant que Carlos Tavarès s’est montré direct dès le début de Stellantis : dix ans aux marques en délicatesse pour faire leurs preuves et retrouver de la rentabilité, ou alors, dans un moindre mal, être vendues, voire carrément arrêtées.

Maserati pourrait bénéficier d’un spin-off, c’est-à-dire être détachée de Sellantis et faire l’objet d’une nouvelle entité juridique avec Sellantis et Ferrari comme actionnaires, ouvrant la voie à l’accès des technologies du cheval cabré. Mais beaucoup d’incertitudes pèsent, dont la rentabilité du Trident.

Longtemps rivales et ennemies, les deux marques ont déjà été étroitement liées par le passé. De 1997 à 2005, alors qu’elles étaient encore dans le giron de FIAT, Ferrari et Maserati étaient étroitement liées et avaient fusionné.  La Ferrari Enzo et la Maserati MC12 avaient le même châssis et le même moteur. La Coupé héritière de la 3200 GT fut équipée du moteur Ferrari que l’on retrouvait aussi dans la F430. Mais l’association ne se limita pas aux sportives et supercars. Durant de longues années, des modèles comme les 4200, GranSport, Granturismo, Ghibli, Quattroporte et Levante ont bénéficié de la fourniture de moteurs Ferrari V8, jusqu’à ce que la collaboration soit stoppée en 2019.

 

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Pour résumer

Maserati avec Ferrari ? C’est, à notre humble avis, la meilleure chose qui pourrait lui arriver. Stellantis a déjà un portefeuille monumental de marques à gérer, et devrait pouvoir se focaliser sur la relance de Lancia et l’amélioration du fleuron Alfa Romeo, laissant le grand luxe sportif à ceux qui savent faire. Maserati, avec de la technologie Ferrari et le prestige lié à ce partenariat, y gagnerait.

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