Les Volvo Nord-Coréennes
La Corée du Nord est (les Chinoises apparaissent dans les rues (la Chine étant le principal soutien de la Corée du Nord.) Mais si vous êtes chanceux, vous croiserez des Volvo 144...
La Corée du Nord est (les Chinoises apparaissent dans les rues (la Chine étant le principal soutien de la Corée du Nord.) Mais si vous êtes chanceux, vous croiserez des Volvo 144...
La Corée du Nord est (avec Cuba), le pays où le parc automobile reflète la situation économico-diplomatique du pays. Il y a ainsi de nombreuses productions d'Europe de l'Est des années 70-80 et une poignée de Pyeonghwa. Les Mercedes (marque préférée des Kim et de ceux qui veulent attirer leurs faveurs) tiennent le haut du pavé. Vous verrez des berlines Sud-Coréennes et Japonaises trop usées pour leurs marchés de l'occasion respectifs. Désormais, les Chinoises apparaissent dans les rues (la Chine étant le principal soutien de la Corée du Nord.) Mais si vous êtes chanceux, vous croiserez des Volvo 144...
Au début des années 70, les deux Corée sont économiquement proches.
Volvo cherche de nouveaux marchés et il a déjà vendu des camions à la Chine maoïste. Alors pourquoi ne pas miser plutôt sur celle du Nord?
Un accord est passé concernant la fourniture de 600 berlines 144. Volvo propose de leur mettre des suspensions plus fermes. Réponse des Nord-Coréens: "Pourquoi faire? Nos routes sont excellentes!"
Les voitures débarquent et les cadres intermédiaires du régime les adoptent. Quitte à bouder les Volga du grand frère Soviétique...
Puis, le constructeur Suédois tend la note à Pyongyang. En guise de réponse, Kim Il-Sung lève son majeur et leur dit: "Ca vous va comme paiement?"
Volvo se rend compte qu'il s'est comporté comme un amateur. Comme tous les pays du COMECON, la Corée du Nord pratique essentiellement la vente par compensation (paiement partiel ou total en nature.) Un moyen d'éviter l'évasion de devises. Plutôt que de passer un nouveau contrat ou d'avouer qu'il ne veut pas payer en cash, Kim préfère la fanfaronnade.
L'état Suédois est chargé de jouer les médiateurs. Il nomme un ambassadeur à Pyongyang, Erik Cornell, en 1975.
Cornell découvre vite que les choses ne sont jamais simples en Corée du Nord, entre la susceptibilité du régime, les non-dits d'une société confucianiste et les luttes internes de pouvoir.
Quant aux Volvo, elles sont officiellement classées comme "Une généreuse assistance au développement."
Cornell a quitté la Corée du Nord en 1977. Mais la Suède y dispose toujours d'une ambassade (pour dit-on se faire payer) et les 144 y roulent toujours...
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