Chaque année, les étudiants sélectionnés sont pris en charge pendant dix mois par une équipe pédagogique, elle-même issue de l’école Sbarro. Ils sont alors formés alors aux différentes phases allant de la conception à la fabrication automobile, mettant ainsi les mains « dans le cambouis » sur la conception des trains roulants, la mécanique générale automobile, la soudure, la peinture ou encore la maîtrise des matériaux composites. Chaque promotion, à l’issue de son année de formation, propose un concept concret.
Matra, du circuit à la route
Cette année, le concept rend hommage à une sportive française qui fête ses 50 ans : la Matra Bagheera. Fruit d’une collaboration avec Simca, ce petit coupé très bas (1,22 mètre) et léger (moins d’une tonne) disposait d’un moteur en position centrale et transversale, ainsi que d’une carrosserie en composites. Sa principale caractéristique était évidemment la présence d’une rangée de 3 sièges à l’avant, en rupture avec la tradition du coupé 2+2. Certes, le mot « sportive » utilisé au début de ce texte était un bien grand mot. Le constructeur proposait au départ des modèles équipés du « moteur Poissy » de la Simca 1100 Ti d'une cylindrée de 1 294 cm3 délivrant seulement 84 chevaux.
Cette motorisation lui permettait d'atteindre les 180 km/h grâce à son aérodynamisme bien étudié. En 1975 l'apparition de la Bagheera S, empruntant le 1 442 cm3 de la Simca 1308 GT, permit de passer à 90 ch, l'alimentation est toujours assurée par deux carburateurs double corps verticaux Weber 36 DCNF. Un prototype 8 cylindres, fruit de l’assemblage de deux « Poissy » 4 cylindres, fut développé, mais sa consommation gargantuesque, dans un contexte de crise pétrolière, mit fin à l’expérience. Néanmoins, avec sa répartition des masses (42/58), ses quatre roues indépendantes et ses 4 freins à disque, la Bagherra était stable, dynamique et joueuse.
Un bel exercice néo-rétro
En 4 mois, es étudiants Sbarro ont donc réalisé cette « Hommage 550 », en référence au nom de code 550 de la Matra Bagheera de l’époque. Les embrasures des custodes arrière, la ligne de caisse ceinturant la carrosserie, la « gueule » rectangulaire, le profil aérodynamique sont conservés dans ce concept néo-rétro, dont la planche de bord doit aussi s’inspirer des années 70.
De l’extérieur, cette Hommage 550 a des volumes plus contemporains et dégage une impression plus musculeuse, avec ses grandes roues, sa grosse prise d’air sur le capot et ses passages de roues bien charpentés. Seuls manquent les phares « pop-up » qui ont caractérisé tant de coupés des années 70-80. On reconnaît aussi la « patte » Sbarro, avec des lignes tendues et toujours un brin « décalées ». La 550 prend même de faux airs de Ferrari 328 ! Mais dedans, pas de V8 ou de V12. Là aussi, on respecte le modèle d’inspiration, avec un THP de 4 cylindres, qui délivre néanmoins 200 chevaux. Une petite série, non ?