Le Tesla Cybertruck rouille-t-il prématurément ?
Le cybertruck, dont les tarifs débutent à 57 390 $ et grimpent jusqu’à 96 390 $, ont été livrés pour la première fois aux clients en décembre. Et visiblement, certains sont contrariés...
Le cybertruck, dont les tarifs débutent à 57 390 $ et grimpent jusqu’à 96 390 $, ont été livrés pour la première fois aux clients en décembre. Et visiblement, certains sont contrariés...
Souvenez-vous de la première présentation grand public du concept Cybertruck, en 2019, quand Elon Musk avait voulu lui-même démontrer la capacité de résistance de son vitrage pare-balles…qui avait cédé très facilement sous ses coups de boutoir. Et bien, maintenant que le Cybertruck est livré depuis quelques mois à ses propriétaires, les premiers retours sont mitigés er certains problèmes seraient assez gênants, selon plusieurs médias américains.
Sur le forum « Cybertruck Owners Club », nombreux sont les propriétaires à remarquer que des taches de couleur orange, à priori de rouille, apparaissent sur leur pickup lorsqu’il reste trop longtemps exposé à la pluie. Un conducteur a simplement laissé son véhicule dans ces conditions pendant deux jours avant de voir ces taches se former. L’un d’eux affirme qu’un conseiller de Tesla lui « a spécifiquement mentionné que les Cybertruck développent des marques de rouille orange sous la pluie et qu’il faut donc polir le véhicule », avance-t-il.
Un autre utilisateur du forum a déclaré avoir remarqué de la « corrosion » sur l'extérieur de son véhicule, également après l'avoir conduit sous la pluie. "Le Cybertruck a parcouru 381 milles et a passé la majeure partie des 11 jours sous ma garde, garé devant ma maison. Temps froid, pluie et soleil direct plus tard, j'ai joint quelques photos des points de corrosion et une vidéo, " Un autre explique sur le forum que Tesla a pris note de la corrosion et que l’entreprise la recontacterait pour effectuer l’entretien lorsqu’elle aura reçu les outils nécessaires.
A contrario, d’autres membres du forum doutent de la véracité de ces témoignages et ont du mal à croire que Tesla n’ait pas pris les dispositions pour protéger ses Cybertruck de la pluie, alors qu’ils résistent aux balles. Certains pensent que ces marques apparaissent sur les Cybertruck à cause de la poussière formée lorsqu’un véhicule est transporté par train. Le frottement sur le rail peut entraîner la formation de minuscules particules métalliques qui se détachent du rail et s’incrustent dans la peinture. En tous cas, la toile s’est vite emparée de l’information, puisque l’on a vu fleurir sur internet de nombreuses images fake, bien aidées par l’IA, de Cybertrucks rongés par la corrosion ou envahis par les ronces, abandonnés au fond d’une jungle…
Pour 6 000 $, Tesla propose d'envelopper les camions dans un film de peinture noir ou blanc, qui, selon l'entreprise, couvre toutes les surfaces extérieures en acier inoxydable et les protège contre les rayures. En septembre dernier, Musk a partagé une publication sur le réseau X où il est indiqué que Tesla pourrait offrir aux propriétaires la possibilité d’obtenir un revêtement en carbure de tungstène, un matériau céramique qui aide à protéger contre la corrosion. Le manuel du propriétaire du Cybertruck, qui n’a pas encore été partagé publiquement par Tesla, indique apparemment que le véhicule électrique n’a pas de « revêtement transparent » sur sa carrosserie extérieure en acier inoxydable.
« Pour éviter tout dommage à l’extérieur, éliminez immédiatement les substances corrosives (telles que la graisse, l’huile, les fientes d’oiseaux, la résine d’arbre, les insectes morts, les taches de goudron, le sel de déneigement, les déchets industriels, etc.). »
L'acier inoxydable est connu pour son extrême résistance à la corrosion ainsi que pour sa résistance et sa durabilité générales, mais il est rarement utilisé comme matériau extérieur pour les véhicules car il est difficile à mouler. En effet, le design du Cybertruck est rigide et anguleux.
Outre ce problème supposé de rouille, assez cocasse pour un véhicule « en inox », d’autres aspects ont été mis en évidence sur les réseaux sociaux. Ainsi, les équipes de la chaine YouTube Out of Spec Reviews ont testé la découpe plutôt acérée des portes et des coffres. Ils ont voulu voir ce qu’il adviendrait lorsqu'on laissait trainer ses doigts trop près des portes ou du coffre à leur fermeture. Des carottes, des bananes et des saucisses ont été placées à différents endroits du véhicule. Concernant les portes, pas de surprise : contrairement au Rivian, elles ne possèdent pas de capteur pour s'arrêter en cas d'obstacle et coupent nettement les 3 substituts utilisés. C'est le cas pour les deux autres pickups de comparaison, mais leurs bords arrondis donnent un résultat moins radical.
Un autre test a été réalisé par le Youtuber Ben Levin, conducteur du Cybertruck, sur les capacités « off road » : le véhicule a rencontré des difficultés lors d'un parcours au Texas. Le véhicule électrique n'a pas réussi à franchir une colline, contrairement à une Subaru Crosstrek Wilderness et un Toyota 4Runner, qui ont réussi sans problème. Cette expérience met en évidence les limites des systèmes de contrôle de traction du 4×4 Tesla et son absence de différentiels bloquants, des caractéristiques pourtant standard sur d'autres véhicules tout-terrain.
sources : cbsnews, carscoops
Seule une enquête approfondie fera la lumière sur ces supposés défauts de carrosserie et de corrosion, ce qui serait tout de même gênant pour un véhicule qui se veut à l'épreuve de beaucoup de contraintes et d'obstacles. La guerre des prix et des coûts pousse-t-elle Tesla à rogner sur certains fondamentaux ?
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