Le concessionnaire marron et le monospace sans airbag
par Joest Jonathan Ouaknine

Le concessionnaire marron et le monospace sans airbag

Moritz Kia, un concessionnaire de Fort Worth (au Texas) vient d'être condamné. Il a vendu un monospace dans lequel il a démonté les airbags. Ce défaut a entrainé la mort de deux personnes.

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Moritz Kia, un concessionnaire de Fort Worth (au Texas) vient d'être condamné. Il a vendu un monospace dans lequel il a démonté les airbags. Ce défaut a entrainé la mort de deux personnes.

En 2007, un Texan achète un Kia Sedona (NDLA : Carnival en France) à Moritz Kia, un concessionnaire de Fort Worth. En 2010, il se plaint que le voyant "Airbag" reste allumé en permanence. Un défaut peut-être consécutif à l'un des deux accidents qu'il a eu. Le concessionnaire intervient, mais le voyant ne s'éteint pas. En décembre 2012, le propriétaire y retourne. D'après le concessionnaire, le problème provient d'un capteur dans le siège passager. Il faut donc le remplacer, ce qui coute 1 000$. Le propriétaire accepte de payer, mais ça ne change rien. Après une troisième intervention, il négocie la reprise de son Sedona contre une ristourne sur une Kia neuve.

Moritz Kia "vend" le Sedona à Discount Motors, sa filiale voiture d'occasion, situé à Arlington. Mark Burns l'achète, sans être informé du problème de voyant ou des deux accidents. Le 19 juillet, Mark voyage avec sa femme, sa mère et trois de ses quatre filles. Ils partent fêter les 90 ans de la grand-mère. Pour une raison inconnue, une Pontiac venant à contre-sens décide de franchir la séparation. Dans le Sedona, seules les trois filles en réchappent. La femme du conducteur de la Pontiac est tuée.

Elaina Brown, la quatrième fille, prend un avocat. L'enquête démontre que si les airbags se seraient déclenchés, ses deux parents seraient encore en vie. Or, ce Sedona n'avait plus d'airbags.

En fait, Moritz Kia avait trouvé une solution au problème de témoin : démonter les airbags ! En prime, le concessionnaire a facturé un siège neuf au premier propriétaire, alors qu'il n'a pas pu le remplacer, car il n'était plus au catalogue des pièces de rechange ! L'avocat de Brown ne précise pas le montant du dédommagement.

Au-delà des agissements coupables d'un concessionnaire, l'affaire pose la question de la gestion de l'après-vente. Les voitures sont de plus en plus truffées d'électronique. Les mécaniciens sont formés au minimum syndicale : en cas de panne, on enclenche la "valise" ou on remplace le boitier. Pour des questions de temps d'intervention (exigés notamment par les assureurs), il n'est plus question de rechercher la source exacte de la panne (fil déconnecté, bug informatique, etc.) De plus, l'après-vente est géré sous l'angle des stocks. Les pièces qui tournent peuvent être commercialisées pendant 30 ou 40 ans ! Par contre, celles pour lesquelles il y a peu de remplacement, comme un siège entier, n'est vite plus proposé. Avec tout cela, une voiture ayant 4, 5 ans se retrouve victime de pannes insolubles et de pièces de rechange indisponibles...

Crédit photo : Chicago Motor Show

Source :

Tracy Law Firm

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