Eric Woerth, ministre du budget, a expliqué que le bonus-malus, mesure emblématique du "Grenelle de l'environnement" amputerait les finances publiques d'environ 200 millions d' pour cette première année. Ces 200 millions sont une prévision, mais c'est "à peu près la tendance" selon M. Woerth (on nous annonçait il y a deux jours 100 M).
Pas étonnant que les finances de l'état soient attaquées... Depuis la mise en place du système, les ventes de véhicules "malusés" ont baissé de 40%. A l'inverse, les modèles bénéficiant d'un bonus sont à +45%, selon les chiffres du ministère de l'Ecologie.
Difficile équilibre
Pour rappel, le dispositif du "bonus-malus" devait initialement être neutre pour les finances publiques. L'idée était que les taxes versées par les propriétaires de véhicules émettant beaucoup de CO2 soient anulées par les aides aux véhicules propres... Mais l'équilibre n'est pas là.
"Le fait que ça coûte, ça veut dire que c'est un succès" s'est félicité Eric Woerth. En effet, d'un point de vue environnemental lon ne peut que se féliciter de cette bonne nouvelle. Mais coté finances publiques, on fait la tête.
On pourrait craindre que le bonus-malus disparaisse. C'est un système qui doit être ajusté, selon le ministre du budget. Mais pour Jean-Louis Borloo "aucune inquiétude particulière pour l'année prochaine" et la reconduite du dispositif. Faut-il en être si sûr ? Cette situation de déficit ne sera pas tolérée indéfiniment.
Un succès très spectaculaire
Le dispositif bonus-malus "est un succès spectaculaire, on serait déjà à l'équilibre si on avait décidé l'annualisation tout de suite comme je l'avais demandé (ndlr : l'engagement prévoit que le malus sit payé chaque année !)", a expliqué Jean Louis Borloo. La solution, si le système n'est pas totalement supprimé, pourrait venir de la refonte des "critères" d'attribution du bonus... conditionner le bonus à l'achat à des voitures toujours plus vertueuses pourrait réuire les dépenses de l'état... mais provoquer une grogne des automobilistes. Pour rappel, le but n'est pas de s'enrichir sur le dos des automobiles vertes, ni de dépenser à tout vas, mais d'équilibrer...
Question d'ouverture : Arrivera t-on à équilibrer le système avant qu'il devienne obsolète (que le parc soit propre) ?
A lire également :
Normes démission de CO2 des voitures neuves : les réponses de Fabienne Keller
Le ministre du budget aurait préféré un malus-malus
Le bonus CO² trop généreux?
Vers le retour de la vignette?
Crédit photo :
lemo* sur FlickR
Source : AFP