Japon : règles durcies sur participations étrangères, Toyota impacté
Décidément très prévoyant à l'encontre de la Chine, le Japon.
Décidément très prévoyant à l'encontre de la Chine, le Japon.
Après avoir mis en place un plan budgétaire pour aider et inciter les entreprises nippones à migrer hors de Chine, Tokyo enfonce le clou. Le Japon vient ainsi de resserrer les règles sur les participations étrangères dans 518 entreprises, invoquant la sécurité nationale. Une liste qui intègre notamment le constructeur automobile Toyota.
Le Japon a annoncé vendredi avoir établi une liste de ses entreprises soumises à des règles plus strictes en matière de propriété étrangère, y compris des majors telles que Toyota et Sony alors que les États-Unis et l'Europe intensifient leur examen minutieux des industries essentielles à la sécurité nationale.
Le pays a identifié 518 de ses quelque 3 800 sociétés cotées comme ayant des opérations essentielles à la sécurité nationale, les ciblant comme devant être l'objet d'une plus grande vigilance.
Ces réglementations plus contraignantes – entrées en vigueur dès vendredi - concernent notamment les investissements étrangers dans une douzaine de secteurs essentiels à la sécurité nationale, tels que l'automobile, le pétrole, les chemins de fer, les services publics, l'armement, l'espace, l'énergie nucléaire, l'aviation, les télécommunications et la cybersécurité.
Les investisseurs étrangers achetant une participation de 1% ou plus dans des entreprises japonaises sont désormais soumis à une présélection, le seuil étant antérieurement fixé à 10%.
Le ministre des Finances Taro Aso a tenu à préciser pour sa part que la technologie et les brevets devaient être protégés du point de vue de la sécurité nationale.
Certains analystes affirment que la révision de la loi reflète l'inquiétude de Tokyo concernant l'influence croissante de la Chine dans des secteurs tels que la défense, risquant des fuites d'informations confidentielles et des sorties de technologies clés.
Cependant, les critiques ont fait valoir que la réglementation décourage les investisseurs étrangers sur le marché boursier japonais et va à l'encontre des efforts du gouvernement pour attirer les investissements afin de revitaliser l'économie.
Des exemptions permettent toutefois de dissiper ces craintes : aucune présélection ne sera de mise pour les investissements par des institutions financières étrangères, les fonds souverains certifiés et les investisseurs répondant à certains critères ne seront pas soumis aux obligations de déclaration préalable.
Le Japon a raison de se méfier. La Chine pourrait en effet profiter de la crise du coronavirus et de l'affaiblissement financier de certains groupes pour s'y implanter.
Un processus qui pourrait être facilité par le fait que l'Empire du Milieu ait un temps d'avance par rapport au reste du monde et semble désormais prêt à faire repartir ses usines. Chose qui n'est pas encore totalement à l'ordre du jour dans la plupart des autres pays producteurs. Une situation qui pourrait permettre à la Chine d'accroître ses parts de marché, affaiblissant les autres, tout en se renforçant.
Sources : Reuters
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