Lotus ne va pas fort. Sorti meurtri de l'épisode Bahar, le constructeur est désormais à la merci des décisions de ses bailleurs de fond qui, bien que rassurants, ne donnent pas vraiment d'indications sur le futur. Peu importe, la marque vit par ses amoureux, et ils sont nombreux. Chaque année à la fin de l'automne l'importateur japonais de Lotus et Caterham, la société LCI, loue le Fuji Speedway pour une journée de célébration de la marque oecuménique au possible : anciennes et modernes, route et piste, amateurs et professionnels, Lotus et Caterham, tout le monde est réuni pour communier à la gloire de la marque de Colin Chapman. Comme en 2011, nous étions au coeur de l'action en novembre dernier.
Zapping Le Blogauto Renault Rafale: nos premières impressions
Après le succès de la manifestation en 2011, l'édition 2012 se devait de faire encore mieux. Ce fut fait, et de belle manière puisque si l'année précédente quatre anciennes F1 étaient présentes, cette année pas moins de onze spécimens de la formule reine, tous basés au Japon et une bonne partie appartenant à Katsuaki Kubota, grand collectionneur et fin connaisseur de la marque, étaient alignés dans les garages sous le regard de Clive Chapman. Le fils de Colin, qui entretient le souvenir de l'écurie avec le Classic Team Lotus, est venu pour l'occasion en compagnie de quelques uns des fidèles, anciens de l'écurie au temps de sa splendeur visiblement enchantés de retrouver des autos pour certaines pas vues depuis bien des années.
Il y a quelque chose de vertigineux pour le profane à se retrouver nez à nez avec ces autos vues, revues dans les magazines et sur le petit écran, imaginées, rêvées pendant toute une vie de passionné de la F1. Et dans le cas de cette manifestation, pas de barrières et d'interdit. On circule entre les voitures, on se penche dans les cockpits, on tousse dans la fumée des échappements lors de la mise en température... Le bonheur est total. La plus ancienne des modernes si l'on peut dire, dernière acquisition de Kubota-san, est une Lotus 49 en cours de restauration et non roulante encore, ce qui ne l'empêche pas d'être superbe.
Les autres étaient toutes en état de rouler et le prouvaient avec une démonstration suivie avec une attention quasi-religieuse par un public conscient de la valeur d'un tel moment.
La plus ancienne sur la piste est la suivante de la Lotus 49, une 72C dans la configuration de 1970 ex-John Miles.
La 72 aura une carrière remarquable, jusqu'en 1975. La 72E est sans doute l'apogée de la voiture, ici une ex-Peterson de 1973 dans sa livrée JPS, la Black Beauty originelle.
Fast forward vers 1977 avec la Lotus 78, toujours aux mains de Ronnie Peterson et son numéro 6.
La Lotus 79 était là également, dans sa version 79B de 1979 et portant le no1 du champion du monde couronné l'année précédente, Mario Andretti. Les couleurs sont moins iconiques que le noir et or malgré un autre prestigieux sponsor, le Martini Racing, excusez du peu. Cela n'empêche qu'en personne elle est aussi belle qu'en image : fine, basse, élancée, la reine des wing cars est largement à la hauteur de sa réputation flatteuse.
Si toutes les voitures vues jusqu'alors partagent le fameux Cosworth inséparable de l'ascension de Lotus dans la hiérarchie, les plus modernes des autos présentes embarquent des moteurs de constructeurs qui témoignent d'autres époques post-Chapman : la 97T à moteur Renault V6 Turbo qui vit l'éclosion du talent d'Ayrton Senna en 1985,
et un des deux chassis 101 présents. La 101, recevant en 1989 un moteur Judd 3,5 V8 après avoir perdu le Honda turbo, représente le début du déclin pour l'écurie.
Après les stars, une session avec des autos plus anciennes et de catégories inférieures prenaient la piste, et il n'était pas difficile de se sentir transporté 50 ans en arrière.
Et si les wing cars et leurs appendices aérodynamiques révolutionnaires sont impressionnants, une petite F3 comme cette 41, typique cigare à roulettes des années 60, garde un charme fou.
Et quelle meilleure façon pour rentrer à la maison à la fin de la journée qu'attelée derrière un Defender. How british.
En dehors des monoplaces, il y avait des exemplaires d'à peu près tout ce qui est sorti de l'usine Lotus. Une immaculée Seven de la première époque...
... dont on pouvait comparer directement les similitudes et les différences avec l'armée de Caterham modernes présentes. Tout a changé, et rien n'a changé.
L'Elan est la Lotus sixties par excellence. Elle reste l'archétype de la petite anglaise charmante (c'est la voiture de Mrs Emma Peel, après tout) mais avec une crédibilité pistarde qui dure à ce jour. On trouve des Elan méchantes dans tous les plateaux historiques et elles y font rarement de la figuration.
Mais on peut préférer une auto plus rare mais encore plus exquise, la première Elite. Elle n'avait rien à envier aux italiennes de l'époque en terme de sensualité des lignes. La suivante, typique de la mode wedge des années 70, n'est pas l'un des dessins les plus heureux de la marque, et on ne parlera même pas du concept fantôme présenté à Paris en 2010.
Qui dit Lotus au Japon dit Europa. Le modèle y est extrêmement populaire et a donné lieu à des développements extrêmes, les plus célèbres étant les redoutables autos préparées par Body Shop Happy qui sont réellement ultra-rapides (le préparateur revendique 1mn02s à Tsukuba, pour situer). La plus emblématique est celle-ci, reconnaissable à sa robe bleue et blanche, mais il y en a une escadrille, qui poursuivent dans l'esprit sinon dans la lettre le concept de la 47GT.
En parlant d'Europa, il n'y a pas que la première de la lignée qui a ses amateurs, la plus récente également, même s'ils sont moins nombreux, comme le démontrait ce groupe bien modeste par rapport aux autres modèles.
Car le grand parking du paddock était couvert de Lotus (700 voitures !) rassemblées par modèle. Un de nos groupes favoris est chaque année celui des Esprit, à cause de la quantité de versions et d'éditions spéciales qu'a connu le modèle durant ses 27 ans de carrière.
Et pas question de laisser une Lotus sur le parking, tout le monde a droit a sa session en piste, et ça peut faire parfois des étincelles.
Les Elise/xige constituaient évidemment le gros des troupes, et fournissaient un horizon bariolé. Ca n'est pas le genre d'auto que l'on prend en gris métallisé en général.
Quand on ne sait pas quelle teinte choisir, il reste toujours la solution des couleurs traditionnelles de la marque, qui siéent toujours impeccablement aux modèles les plus récents.
Et l'Evora ? Il y en avait quelques unes. La dernière née n'est pas la plus populaire parmi les fans de la marque, malgré ses qualités reconnues. Son prix élevé n'aide pas à sa diffusion et elle est surtout l'apanage de quelques cognoscenti.
Une fois que toutes les sessions furent terminées commença la série des baptêmes de piste offerts par les pilotes de la coupe Lotus. Notez l'accessoire indispensable pour l'installation à bord du passager. Notez également que la voiture est immatriculée...
Et comme chaque année, la journée se termina par une grande parade sur le circuit, un bien sympathique encombrement qui change des lundis matins sur le périphérique.
La même chose en vidéo par l'ami Rémi Schouten d'Okidokyo, en attendant (impatiemment) la prochaine fois.
Crédit images : PLR / le blog auto
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Pour résumer
Lotus ne va pas fort. Sorti meurtri de l'épisode Bahar, le constructeur est désormais à la merci des décisions de ses bailleurs de fond qui, bien que rassurants, ne donnent pas vraiment d'indications sur le futur. Peu importe, la marque vit par ses amoureux, et ils sont nombreux. Chaque année à la fin de l'automne l'importateur japonais de Lotus et Caterham, la société LCI, loue le Fuji Speedway pour une journée de célébration de la marque oecuménique au possible : anciennes et modernes, route et piste, amateurs et professionnels, Lotus et Caterham, tout le monde est réuni pour communier à la gloire de la marque de Colin Chapman. Comme en 2011, nous étions au coeur de l'action en novembre dernier.