Des kits venus de Chine

La DR Motor Company est un « constructeur » automobile italien, fondé en 2006 par Massimo Di Risio. Basée dans la région du Molise, dans le sud de l'Italie, DR assemble en Italie en CKD (exportation en kit) des voitures à bas prix des constructeurs automobiles chinois Chery, JAC, BAIC, y compris des voitures entièrement électriques, avec des composants importés de ces sociétés.

La société, basée à Macchia d'Isernia, Molise, est vite devenue célèbre pour sa stratégie de marketing inhabituelle : d'abord, sans avoir son propre réseau de distribution, la société a conclu un partenariat avec le groupe Finiper. Jusqu'en 2009, on pouvait trouver et acheter des voitures DR dans les hypermarchés. Aujourd'hui, l'entreprise a son propre réseau de distribution avec plus de soixante-dix concessionnaires et plus d'une centaine de services sur tout le territoire italien.

Le constructeur  DR Automobiles fait désormais l'objet d'une enquête antitrust pour avoir prétendument induit les consommateurs en erreur sur le lieu de fabrication de ses véhicules de marque DR et EVO, a annoncé jeudi l'autorité italienne de la concurrence (AGCM). L'entreprise aurait présenté de manière incorrecte, tant sur son site Internet que dans ses campagnes publicitaires, des informations sur le pays où certains de ses modèles sont fabriqués, a déclaré l'AGCM.

Une progression indéniable

Alors que les ventes ne dépassaient pas le millier il y a encore 5-6 ans, DR et sa 2e marque EVO ont vendu environ 24 200 véhicules en Italie au cours des neuf premiers mois de 2023, soit une hausse de 48 % par rapport à l'année précédente, avec une part de marché de 2 %. La marque a même lancé deux nouvelles marques, SportEquipe (sic) et Ickx (oui oui, on peut se poser des questions de droits ?), qui propose des SUV et 4x4 dans le style Jeep version low-cost.

L'AGCM et la police fiscale italienne ont procédé à des inspections au siège de DR Automobiles et de sa société mère Donington, a indiqué l'organisme de surveillance dans un communiqué. "Dans certains cas, ils omettraient des informations pertinentes sur leur origine (des véhicules), suggérant qu'ils sont entièrement produits en Italie, alors qu'ils semblent être des véhicules de production chinoise", a expliqué l'AGCM. A l’heure où le « péril chinois » automobile se fait de plus en plus sentir sur le vieux continent, DR est désormais dans le collimateur.

Source : Automotive News Europe