Les USA accusés de protectionnisme
"Cette décision américaine ne repose sur aucun fait, viole les principes de l'économie de marché et de la concurrence loyale. C'est un cas typique de protectionnisme", a indiqué le ministère chinois du Commerce dans un communiqué. Ce qui, certes n’est pas totalement faux … mais voir les Chinois se plaindre du protectionnisme … c’est un peu comme si l’hôpital se moquait de la charité (enfin, au 20 eme siècle ) …
Pékin estime par ailleurs que cela « va à l'encontre des règles de concurrence dans la mesure où les Etats-Unis usent de leur pouvoir pour interférer" dans les échanges commerciaux. Le communiqué mentionnant précisément le terme de "coercition économique".
Modèles et constructeurs non précisés
Le gouvernement américain n'a pas précisé à l’heure actuelle quels constructeurs ou quels modèles pourraient être concernés par cette nouvelle législation restrictive. Le texte va être soumis à consultation durant 30 jours, avant de prendre sa forme définitive.
Si pour le moment, aucun véhicule de marque chinoise n’est commercialisé aux États-Unis, certains constructeurs occidentaux, comme Volvo, groupe suédois mais contrôlé par la société chinoise Geely, Polestar, Buick (groupe GM) ou Lincoln (filiale de Ford) y vendent des voitures fabriquées en Chine.
Tesla produit quant à lui dans sa gigafactory chinoise des véhicules électriques destinés à l'exportation.
Risque de « manipulation » des véhicules
L'émergence des logiciels d'assistance à la conduite et de conduite autonome renforce encore la possibilité de voir des personnes malveillantes s’immiscer dans le système et prendre ainsi le contrôle d'une automobile en circulation. "L'accès malveillant à ces systèmes pourrait permettre à des adversaires d'accéder et de collecter nos données les plus sensibles https://www.leblogauto.com/actualite/usa--restrictions-contre-les-vehicules-connectes-chinois-en-aout-96282 et manipuler des véhicules sur les routes américaines", a justifié le gouvernement américain.
Menace de mesures extrêmes en mai dernier
En mai dernier, la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, avait d’ores et déjà indiqué que son département prévoyait de publier cet automne des règles - ayant déjà fait l’objet de propositions - sur les véhicules connectés chinois.
Ajoutant que l'administration Biden pourrait prendre des "mesures extrêmes" et interdire les véhicules connectés chinois ou imposer des restrictions à leur égard. Des propos énoncés après le lancement par l'administration Biden en février dernier d’une enquête visant à déterminer si les importations de véhicules chinois présentaient des risques pour la sécurité nationale.
La Maison Blanche avait alors déclaré qu'une enquête du Département du Commerce avait été ouverte, Washington estimant que les véhicules chinois "collectent de grandes quantités de données sensibles sur leurs conducteurs et passagers (et) utilisent régulièrement leurs caméras et capteurs pour enregistrer des informations détaillées sur l'infrastructure américaine."
Mesures extrêmes face à une menace jugée extrême
Alan Estevez, sous-secrétaire au Commerce pour l'industrie et la sécurité, avait indiqué qu’il s’agissait d’une menace très sérieuse, comprenez que le risque était élevé …
Les voitures connectées sont équipées de matériel de réseau intégré à bord qui permet l'accès à Internet, leur permettant de partager des données avec des dispositifs à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du véhicule.
"Une voiture est une chose très effrayante. Votre voiture en sait beaucoup sur vous. Votre voiture reçoit probablement une mise à jour logicielle, qu'il s'agisse d'un véhicule électrique ou d'un véhicule thermique autonome," a-t-il ajouté. Laissant ainsi sous-entendre qu’une « simple » mise à jour logicielle pouvait permettre d’implémenter n’importe lequel « mouchard » ou presque ou n’importe quel programme permettant de collecter de précieuses informations … voire de piloter à distance ou d’influencer le conducteur ?
"Une voiture moderne contient beaucoup de logiciels. Elle prend beaucoup de photos. Elle a un système de conduite. Elle est connectée à votre téléphone. Elle sait qui vous appelez. Elle sait où vous allez. Elle en sait beaucoup sur vous » a-t-il martelé.
En mai, Gina Raimondo avait quant à elle évoqué le pire scénario de quelques millions de voitures en circulation et une inhibition du logiciel.
Sources : AFP, Reuters