Ayrton Senna est un dieu et Suzuka est sa cathédrale. Honda le sait mieux que personne et vient d’y organiser un happening qui tient presque de la cérémonie religieuse. Le temps d'un tour, par une nuit d'été, le pilote brésilien est revenu de façon désincarnée, comme un esprit flottant au-dessus de la trajectoire, sur la piste qui l’a vu asseoir sa légende.
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L'idée est née dans le cadre du projet de communication autour du système télématique du constructeur, Internavi, en soulignant la filiation avec la télémétrie développée par Honda pour la F1 dans les années 80. Parmi toutes les données qui dorment sur les disques durs à Tochigi, certaines sont plus porteuses d'émotion que d'autres. La télémétrie du V10 RA 109E qui équipait la McLaren MP4/5 d'Ayrton Senna le 22 octobre 1989 lors de son fabuleux tour de qualification pour le Grand Prix du Japon à Suzuka est de celles-ci.
En arrivant à Suzuka ce week-end d'octobre, Senna sait qu'il doit absolument s'imposer pour avoir une chance d'être titré face à son ennemi intime Alain Prost. Il est à ce moment au sommet de son art et au sommet de sa motivation. Lorsqu’il s'élance sur le circuit japonais pour son tour de qualification, sa machine est plus que parfaite, couvée par les ingénieurs de Honda et portée par le public venu assister au triomphe programmé des moteurs japonais, qui dominent alors insolemment la discipline, sur leurs terres. Le tour de qualification produit par le Brésilien à ce moment est d'une perfection surnaturelle. 1 minute 38 secondes et 41 millièmes, 1 seconde et 730 millièmes plus rapide que son plus proche compétiteur, sur la même voiture, Alain Prost, et plus de 2 secondes sur les Ferrari de Berger et Mansell.
http://vimeo.com/10427952
24 ans plus tard, les ingénieurs motoristes ont ressorti les graphiques d'accélération, de freinage, de régime moteur, de direction, et sont émerveillés à nouveau en suivant les courbes sur l'écran, lisant les constants et subtils ajustements du pilote sur l'accélérateur, le frein, le volant pour aller chercher les derniers millièmes. Ils ont retrouvé au musée de la marque la MP4/5, l'ont remise sur le circuit et en ont enregistré tous les états, à fond de ligne droite, au rétrogradage, dans les courbes. Ils ont ensuite confié la télémétrie et les enregistrements à un groupe de jeunes artistes experts du son numérique qui ont plaqué les sons sur les graphiques, reconstituant la bande son du tour magique.
Plaçant des dizaines de haut-parleurs sur le circuit, accompagnés de diodes sur la trajectoire, ils ont "joué" un beau soir le tour de circuit devant un public recueilli. L'effet de ce trait de lumière accompagné des vocalises inimitables du V10 Honda résonnant sur les tribunes naturelles autour des 5807 m de Suzuka donne la chair de poule. Senna est là, à travers les câbles, les diodes et les ordinateurs, et c'est troublant.
Source : Honda
http://www.youtube.com/watch?v=oeO2q8FzcnM
Le Making of du projet :
http://www.youtube.com/watch?v=RVeSYyYzjhY
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Pour résumer
Ayrton Senna est un dieu et Suzuka est sa cathédrale. Honda le sait mieux que personne et vient d’y organiser un happening qui tient presque de la cérémonie religieuse. Le temps d'un tour, par une nuit d'été, le pilote brésilien est revenu de façon désincarnée, comme un esprit flottant au-dessus de la trajectoire, sur la piste qui l’a vu asseoir sa légende.