La grève menée par les salariés de General Motors a désormais pris fin. Le syndicat américain de l'automobile United Auto Workers (UAW) a en effet indiqué que 57% des salariés de GM avaient approuvé le projet d'accord qui leur a été soumis.
Les négociations auront ainsi permis de mettre fin mettant fin à une grève de 40 jours. Un mouvement d'une telle durée n'avait pas été observé dans l'histoire de l'automobile américaine depuis les années 1970.
L'accord met fin au mouvement grève
Les quelque 50.000 salariés américains syndiqués de General Motors (GM) ont approuvé vendredi un accord salarial dune durée de validité de 4 ans. Le moins que l'on puisse dire est que les parties auront eu du mal à se mettre d'accord …
"Avec la ratification de ce contrat, la grève des membres de l'UAW est terminée et les salariés peuvent désormais reprendre le travail selon les consignes de General Motors", a annoncé dans un communiqué le syndicat UAW.
L'accord trouvé vendredi prévoit une hausse des salaires d'environ 3% par an pendant toute la durée d'exécution du nouvel accord et le versement d'une prime de 11.000 dollars par salarié au moment de sa ratification. Les intérimaires percevront pour leur part 4.500 dollars.
Usines GM paralysées depuis le 16 septembre
Le mouvement social aura ainsi paralysé les usines américaines de GM depuis le 16 septembre dernier.
« Nous pouvons désormais aller de l'avant et nous concentrer sur nos priorités que sont la sécurité et la construction de voitures de bonne qualité pour nos clients", s'est réjouie Mary Barra, la PDG de GM.
Investissements et création d'emplois en « échange » de fermetures
General Motors a par ailleurs confirmé vendredi qu'il allait injecter 7,7 milliards de dollars dans ses usines américaines, ce qui, selon lui devrait permettre la création de 9.000 emplois.
Le constructeur aura toutefois obtenu en « échange » l'accord du syndicat pour la fermeture – d'ores et déjà annoncée - de trois usines, dans le Maryland, le Michigan et l'Ohio. M va également pouvoir fermer un quatrième site, en Californie.
L'UAW aura toutefois réussi à maintenir l'activité de l'usine de Detroit Hamtramck. Le site s'est vu attribuer la production d'un pickup électrique et de batteries pour véhicules électriques.
Les élus réagissent
Alors que le secteur automobile et plus encore l'emploi dans le secteur automobile promet d'être une nouvelle fois un sujet crucial de la prochaine période pré électrorale qui s'annonce aux Etats-Unis, de nombreux personnages politiques n'ont pas tardé à réagir.
Debbie Stabenow, sénatrice démocrate du Michigan, a ainsi qualifié l'accord de "bonne nouvelle" pour l'Etat qu'elle représente, coeur de l'automobile américaine. Elle a fait ainsi valoir que "les travailleurs du Michigan composent la classe moyenne américaine de ce pays et rendent l'économie plus solide chaque jour".
"C'est un jour triste pour les gens de Lordstown parmi une longue liste", a déploré quant à lui Sherrod Brown, sénateur démocrate de l'Etat industriel de l'Ohio, touché par les fermetures d'usines annoncées.
Rappelons que le Michigan et l'Ohio sont deux Etats industriels ayant voté pour Donald Trump en 2016. Les électeurs avaient alors entendus les chants des sirènes de Trump, lequel promettait d'arrêter les délocalisations et de promouvoir la production locale.
De bien coûteuses grèves
Les salariés de GM réclamaient des hausses des salaires et l'amélioration de la situation des personnes embauchées après le sauvetage du constructeur par l'administration Obama en 2009, alors que le groupe était alors menacé de faillite.
Le mouvement social aura également affecté des usines canadiennes et mexicaines de GM et de ses fournisseurs.
Les usines GM aux Etats-Unis produisant quotidiennement 8.400 véhicules, le mouvement social devrait faire perdre près de 100 millions de dollars par jour selon les experts.
Le groupe américain Lear Corporation, qui fournit des sièges et des systèmes électroniques à GM, a quant à lui averti vendredi que ses ventes devraient plonger d'au moins 8% en 2019 comparé à 2018. Il estime en effet que la grève lui a coûté entre 70 et 75 millions de dollars en chiffre d'affaires par semaine chômée.
L'avis de Leblogauto.com
Le coût final du mouvement social qui a conduit à la mise au chômage technique de milliers de salariés devrait être connue lors de la publication des résultats du troisième trimestre du groupe, prévue mardi.
Les analystes redoutent d'ores et déjà que les concessions faites au syndicat ne mettent un frein à la stratégie de l'entreprise, centrée sur le développement des véhicules électriques et voitures autonomes. Si GM a promis de doubler les investissements dans ces deux secteurs dans les deux prochaines années, les hausses de salaires âprement négociées pourraient changer la donne.
Sources : AFP, Reuters