GIP du Grand prix de France : foire d'empoigne en PACA
L'ouverture d'une enquête par le parquet de Marseille montre que cette affaire du GIP (Groupement d'Intérêt Public) du grand prix de France organisé entre 2018 et 2022 n'est pas prête de s'apaiser et agite la politique régionale.
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Une dette qui tâche
Le GIP du Grand prix de France n’en finit plus de faire parler. Alors que le grand prix de France de Formule 1 au Castellet n’a pas été reconduit l’an passé, après son contrat de 5 ans avec la FOM (2018-2022) et que le grand prix de France ne figure plus pour l’instant au calendrier, le GIP n’a toujours pas été dissous. En cause, une dette évaluée à 32 millions d’euros et qui sème la zizanie dans la politique régionale.
D'après des informations mises en lumière par Le Figaro, un bras de fer s'est engagé entre différentes parties prenantes, et un volet judiciaire vient de s’ouvrir avec une enquête diligentée par le parquet de Marseille et la police judiciaire de Toulon. D’un côté, les responsables du GIP, en premier lieu Christian Estrosi, acteur clé dans le retour du GP de France, maire de Nice, président de la Métropole Nice Côte d’Azur, vice-président de la région PACA (Sud, pardon…) et président de ce GIP, ainsi que Renaud Muselier, président de la région PACA. De l’autre côté, certaines collectivités territoriales, dont le département du Var et la Métropole de Toulon ainsi que différents élus de l’opposition et écologistes.
Zones d'ombres contre mensonges ?
Dans le camp des contestataires, ces derniers pointent du doigt l’ampleur de la dette et dénoncent des zones d’ombre dans les dépenses, refusant que les collectivités s’acquittent de leur part sans discuter dans cette ardoise, pour laquelle la région PACA et la Métropole de Nice ont déjà voté des subventions pour renflouer les caisses, à hauteur de 11 et 5 millions. Les pourfendeurs de la gestion du GIP ont obtenu que le parquet de Marseille diligente une enquête préliminaire pour enquêter sur des soupçons de dépenses somptuaires, de « favoritisme » ou encore de règles de marchés publics non respectées.
De leur côté, les dirigeants du GIP dénoncent des manœuvres « dilatoires » et des mensonges. Certains y voient même une instrumentalisation sur fond de rivalités politiques. S’appuyant sur un audit réalisé par des cabinets indépendants dans lequel « les documents fournis n’ont pas révélé d’anomalie », ils estiment que certains acteurs du GIP ne veulent pas assumer leur part de l’effort, alors que des prestataires n’ont pas été payés à cause de ce blocage. Bref, alors qu’un rapport complémentaire est en cours de réalisation, la dissolution du GIP n’est pas encore de mise.
Un retour ?
En attendant, Christian Estrosi s’est vu confier en juillet par Emmanuel Macron une mission pour faire revenir un Grand Prix sur le territoire français. Le circuit du Castellet est évidemment sur les rangs, avec son président Jean Alesi aux manettes, qui espère jouer de son influence dans l’univers F1, mais Magny-Cours s’est également aligné sur la grille de départ pour rafler cette mise. Une mise qui sera sans doute très élevée, car les prix d’accueil d’un grand prix ont augmenté suite à la valorisation récente de la F1 et à l’argent mis sur la table par de nouvelles destinations aux financements très puissants. Or, le calendrier F1 a pour l'instant atteint une limitte de 24 dates que les acteurs de la F1 - les équipes en premier- ne veulent pas voir s'accroître.
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Pour résumer
La dette de 32 millions d'euros laissée par le GIP du Grand prix de France ne passe pas. Un volet judiciaire s'ouvre avec une enquête qui doit déterminer d'éventuelles irrégularités dans les dépenses. De leur côté, les acteurs aux commandes du GIP dénoncent des soupçons reposant sur des fantasmes et estiment qu'il faut boucler ce dossier qui traîne en longueur.