Associer les limousines de luxe et la Russie peut donc paraitre saugrenu, mais c’était sans compter sur la volonté politique de Poutine d’avoir un véhicule présidentiel russe, et ce que Poutine veut, il l’obtient…
La voiture de Poutine
Le chef de l’Etat russe a donc troqué sa Mercedes classe S par une limousine rallongée et blindée : l’Aurus Senat L700. Depuis, la marque poursuit son chemin et tente de trouver d’autres clients, privés cette fois. Vu l’image de marque des voitures russes, l’opération sera pour le moins ardue en Europe Occidentale et Amérique du Nord, mais il y d’autres pays plus favorables, comme la Chine ou le Moyen Orient où Aurus tente déjà de vendre ses modèles.
Des dessous à jour
Pour la partie technique, la priorité a été donnée à la technologie russe, mais en faisant tout de même appel à des partenaires étrangers si nécessaire.
Ainsi, les Senat S600 (la normale longue de 5,63m) et la L700 (la rallongée à 6.63m) ont été développées par NAMI, et produite par une coentreprise entre NAMI et Sollers, qui a également des coentreprises avec des constructeurs occidentaux.
La Senat repose sur une plateforme modulaire développée par Aurus et NAMI. La motorisation a quant à elle été codéveloppée avec Porsche. Il s’agit d’un V8 de 4.4l associé à un système hybride d’origine Bosch, qui développe au total 590ch. La transmission est assurée par une boite à 9 vitesses développée par le fabricant russe Kate, et toutes les Aurus disposent de 4 roues motrices, système développé avec Magna.
Cette mécanique, permet à la Senat d’abattre le 0 à 100 km/h en moins de 6 secondes, pas mal pour un véhicule pesant tout de même 3135 kg…
La motorisation est également conçue de manière modulaire, pour permettre facilement d’en dériver un V12 de 6.6l développant 848ch, et un future 4 cylindres.
La plateforme quant à elle, sert pour les 2 versions, mais sera également utilisée par les deux prochains modèles de la marque, à savoir un minivan de luxe nommé Arensal et un SUV : le Komendant. Ne cherchez pas, ces noms viennent des tours du Kremlin…
L’Aurus vient d’être mis en vente sur le marché russe, mais l’entreprise a déjà de nombreux projets d’expansions. Des nouveaux marchés comme la Chine, le Moyen Orient, voir l’Europe ; de nouveaux modèles, de nouvelles technologies comme l’hybride rechargeable. Ainsi, si la capacité de production actuelle est de 150 véhicules par an, une nouvelle usine est en construction qui devrait augmenter la production à 5000 voitures par an d’ici 2021, voir 10 000 si la demande est là.
Surprise à l’intérieur
Si l’extérieur est sans surprise en reprenant le style des Rolls ou Bentley, on est surpris que l’intérieur… le reprenne aussi. Non pas que le style soit une surprise, mais c’est le niveau de finition qui l’est.
Alors certes, le bois (ici plutôt de l'imitation marbre) fait un peu clinquant, et quelques details peuvent surprendre, comme par exemple l’interieur du montant A juste recouvert par du plastique, et non feutré, mais franchement, cet intérieur en jette.
Les passagers ont droit a des sièges pouvant s’incliner à 45 degrés et sont choyés par des sièges et coussins très confortables. Entre les sièges, vois avez droit à un réfrigérateur pour refroidir la bouteille de champagne… ou de Vodka. Le travail n’est pas en reste avec des écrans et tablettes.
A l’avant, l’Aurus reprend les dernières technologies avec tableau de bord numérique, et écran multimédia complet.
Non franchement, cette Aurus est une réelle surprise et on a du mal à croire qu’il s’agisse d’une voiture russe. En tout cas, la marque semble se donner les moyens de sa réussite avec un produit convaincant. Reste à passer outre les préjugées et le manque de notoriété de la marque.
L’avis de LeBlogauto
Un produit abouti, du luxe dans un package moderne, l’Aurus a tout pour plaire, mais même moins chère à environs $150 000, il va être difficile de faire changer d’avis les clients de Rolls-Royce et Bentley et de les convaincre d’acheter un modèle russe quasi inconnu.
Photos: Leblogauto