Expiration de la convention collective de 2015
"Les responsables syndicaux de tout le pays se sont réunis dimanche matin après l'expiration samedi dans la nuit de la convention collective de General Motors datant de 2015, et ont choisi de se mettre en grève à minuit dimanche", précise le syndicat United Auto Workers (UAW) dans un communiqué.
Risque d'arrêt de production
Le mouvement pourrait conduire à une interruption de la production de véhicules de GM à travers tous les États-Unis.
Les choses ont néanmoins mieux tourné chez Ford et Chrysler, le syndicat était parvenu vendredi à un accord chez ces deux constructeurs ou des négociations étaient également en cours.
Mais une grande partie du secteur automobile américain pourrait être touché : l'appel à l'arrêt de travail chez GM suit un mot d'ordre de grève lancé samedi par l'UAW à 850 ouvriers en charge de la maintenance des usines GM dans le Michigan et l'Ohio. Ce mouvement qui touche ARAmark, un sous-traitant gérant la maintenance dans les installations de GM dans le Midwest, était vue par certains comme un prélude à un potentiel mouvement social des 46.000 personnes employées sur les différents sites du constructeur.
GM affirme présenter une offre solide
Côte General Motors, on regrette que l'UAW "ait choisi de faire grève ce soir", considérant cette décsiosn comme « décevante ».
Au contraire, le constructeur estime également avoir présenté "une offre solide" de propositions à inclure dans la nouvelle convention.
« Nous avons négocié de bonne foi et avec un sentiment d'urgence", argue GM ajoutant vouloir "bâtir un avenir solide pour les employés et l'entreprise".
Le constructeur estime par ailleurs avoir proposé des améliorations « substantielles » des salaires, des avantages sociaux et de la croissance des emplois aux États-Unis.
Large fossé selon les syndicats
Mais selon Terry Dittes, vice-président de l'UAW chargé des négociations, le fossé est de taille …. Selon lui, il existe un écart notable entre les revendications des syndicats et les propositions de la direction sur les salaires, les prestations de soins de santé, le statut des travailleurs temporaires et la sécurité de l'emploi.
Lancées en juillet dernier, les négociations n'ont pu aboutir à l'heure actuelle.
1ere grève d'une telle ampleur depuis plus de 10 ans
Selon le Wall Street Journal, le constructeur n'aurait pas connu une grève d'une telle ampleur depuis plus d'une décennie.
Le dernier grand mouvement appelant à un arrêt de travail chez General Motors remonte à 2007. Période durant laquelle 73.000 travailleurs de plus de 80 usines avaient stoppé toute activité pendant 48 heures, dans un contexte de négociations salariales tendues.
Demande de reconnaissance des efforts consentis
Le syndicat réclame par ailleurs que General Motors "reconnaisse les contributions et les sacrifices que les membres d'UAW au sein de l'entreprise ont fait afin de créer une industrie profitable et saine".
pour faire face à la crise qui sévit dans le secteur automobile US – malmené par le ralentissement économique et l'affaiblissement de la demande chinois – GM a mis en place une cure d'austérité en vue de diminuer ses dépenses de 1,1 milliard de dollars par an. Une politique qui a toutefois conduit les constructeur à fermer des usines et à supprimer des emplois aux Etats-Unis.
General Motors semble avoir pu ainsi redresser quelque peu la barre. Enregistrant une hausse de son profit net de 1,2% à 2,41 milliards de dollars au deuxième trimestre. Les ventes enregistrant quant à elles une baisse de 36,06 milliards de dollars (-1,9% en valeur).
L'UAW tente également d'empêcher la fermeture de chaînes d'assemblage dans l'Ohio et le Michigan. La direction de GM estimant pour sa part que ces mesures s'avèrent indispensables pour adapter son outil de production aux changements du marché automobile.
L'avis de Leblogauto.com
L'ampleur de la mobilisation sera un test, tant pour la patronne de GM, Mary Barra, que pour le syndicat UAW. Ce dernier ne prévoit en effet de ne verser que 250 dollars par semaine aux ouvriers grévistes, un montant bien en-deçà de leur rémunération.
LE timing de cette grève n'a rien d'anodin, en pleines prémices de la campagne électorale présidentielle américaine. Alors même que Donald Trump a fait de l'emploi - et qui plus est de l'emploi au sein de l'industrie automobile US - l'un de ses principaux chevaux de bataille.
Sources : AFP, Reuters