Quand on s'appelle Ford et qu'on racle désespèrément les fonds de tiroir pour trouver quelques économies par ci par là, on frappe fort ... mais parfois chez les autres, ou presque. Entendez par là : filiale et non pas société mère avec un impact sur la main d'oeuvre Outre-atlantique et non pas locale.
Volvo Cars, filiale suédoise de Ford Motor, a l'intention de réduire ses effectifs et de supprimer l'équipe de nuit dans son usine de Göteborg face à la dégradation de son marché, vient ainsi de déclarer un porte-parole de l'entreprise.
Dans un article publié mardi, le Wall Street Journal, explique que Ford veut réduire la production de Volvo pour réduire ses coûts et limiter ses pertes. Le quotidien ajoute qu'Allan Mulally, le directeur général de Ford, envisage même de céder la marque haut de gamme.
"Nous allons discuter d'ici quelques semaines avec les syndicats de la suppression de l'équipe de nuit à l'usine de Torslanda", a déclaré Olle Axelson, porte-parole de Volvo.
Ce dernier a précisé que le projet concernait directement 700 personnes dans la production, la logistique et les fonctions de support mais que le nombre de postes supprimés serait inférieur car d'autres équipes devraient être renforcées. Les mesures devraient prendre effet à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine, tandis que la cadence de production devrait être ramenée de 51 voitures par heure à 44 dès cet été. La troisième équipe du site de Torslanda, avait été introduite à l’été 2006, à une période où la demande était beaucoup plus forte.
Volvo Cars, qui produit environ 450.000 voitures par an, assemble ses plus gros modèles en Suède et les plus petits en Belgique, avec un effectif total de 25.000 personnes.
Le constructeur a d'ores et déjà supprimé 3.000 postes en deux ans et demi par le biais de départs naturels et volontaires. En dépit de son succès sur les marchés russe et chinois, la filiale suédoise de Ford a en effet subi de lourdes pertes au premier trimestre (900 millions de couronnes suédoises, soit quelque 97 millions d’euros). Volvo met ces mauvais résultats sur le compte de la baisse du dollar, de la hausse des prix des matières premières et du ralentissement des marchés automobiles européen et américain. Autre argument invoqué : l'engouement actuel pour les modèles à faible consommation.
Olle Axelson a par ailleurs précisé que Ford n'avait donné à sa filiale aucune indication traduisant sa volonté de vendre la marque. Le constructeur américain a déjà conclu ces derniers mois la vente de ses marques haut de gamme Aston Martin, Jaguar et Land Rover, des éléments de nature à alimenter les rumeurs sur une éventuelle cession de Volvo.
En mai 2007, le site internet du quotidien suédois Goteborgs Posten affirmait ainsi que l'allemand BMW pourrait se montrer intéressé.
Source : Reuters, AFP, CCFA